La région Auvergne-Rhône-Alpes compte pas moins de 5000 sites industriels dits « installations classées pour la protection de l’environnement » (ICPE), dont la plupart se trouvent dans le Rhône et l’Isère. Il s’agit de sites classés Seveso en raison de leurs risques d’accident ou de sites relevant de la directive IED c’est-à-dire présentant des risques chroniques pour la santé et/ou l’environnement associés à des pollutions. On trouve aussi une poignée de mines, des carrières et des kilomètres de canalisations de transport.
Depuis la catastrophe Lubrizol de 2019, les ICPE sont censées être contrôlées par les services de l’État (les DREAL) de manière accrue. Régulièrement, des incidents ici et là remettent la sécurité de ces installations en question, comme par exemple la pollution aux perfluorées du secteur autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon, révélée au terme d’une enquête d’un an menée par l’émission « Vert de Rage ».
Ce jeudi 7 juillet, le Préfet de région et du Rhône, le Préfet de l’Isère, la Préfète secrétaire générale de la préfecture du Rhône et le directeur de la Direction régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) ont fait un point sur les résultats des dernières inspections.
100 mises en demeure de sites industriels dans le Rhône
Dans le Rhône, il y a de quoi faire. Le département compte précisément 44 sites Seveso, 101 installations ICPE, 34 carrières et plusieurs centaines de kilomètres de canalisations de transport – notamment de gaz naturel. Les inspections menées de manière inopinée ou non sur l’année 2021 ont débouché sur :
- 100 mises en demeure de prendre certaines mesures préconisées lors du contrôle
- 2 amendes
- 9 astreintes financières
- 19 procès-verbaux.
Au niveau régional, il s’agit de 315 mises en demeure, 8 amendes, 35 astreintes financières et 80 procès-verbaux dressés.
Les risques industriels relevés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
Parmi les points soulevés lors des inspections : le stockage des produits inflammables ou combustibles à côté d’engrais. C’est un cocktail qui peut être dangereux comme l’a brutalement montrée l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020.
La gestion de crise sur les sites Seveso a également fait défaut lors de certaines des 16 inspections inopinées réalisées dans la région sur l’année 2021.
Quant aux émissions de particules polluantes par les sites industriels, les inspections ont montré que des progrès pouvaient être faits sur certains des 32 sites visités.
Cette années, la DREAL a décidé de faire un focus sur les défenses incendie sur 273 sites industriels de la région. Résultat : 33 d’entre eux ont été mis en demeure de prendre les mesures nécessaires pour se mettre rapidement en conformité. Les inspections notent :
« des écarts [sont] fréquents vis-à-vis des prescriptions réglementaires visant à prévenir la pollution de l’environnement par les eaux d’extinction et les matières stockées en cas d’incendie ».
Si la DREAL se félicite de l’augmentation du nombre de contrôles réalisés entre 2018 et 2021 (+33%), elle estime nécessaire une augmentation constante des inspections, en particulier en ce qui concerne les 181 sites Seveso de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la défense incendie d’une manière générale, l’émission de polluants dans l’air et le stockage des déchets.
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