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Enseignant-chercheur chimiste, ancien vice-président de l’université de Saint-Étienne et ex-élu de la Loire et ex-socialiste, Jean-Luc Fugit présentait le profil idéal des nouveaux élus et députés que LREM a eu envie de propulser sur le devant de la scène en 2017.
Profitant donc de la nouvelle impulsion séductrice macroniste, il avait fait tomber un cador de LR et de la droite lyonnaise, Georges Fenech, en lui ravissant sa circonscription.
Jean-Luc Fugit de LREM : « Je ne nie pas l’existence des lobbyistes, ça me semble normal d’écouter tout le monde »
Qu’a-t-il fait pendant son mandat ?
Au démarrage, Jean-Luc Fugit a voulu faire mentir le sentiment général qu’Emmanuel Macron s’était assuré une majorité à l’assemblée nationale composée de députés godillots, prêts à obéir doigt sur la couture. Il avait été en effet le seul député LREM du Rhône à avoir voté la sortie du glyphosate en trois ans. Avec le succès que l’on connaît (cet amendement n’est finalement pas passé et la sortie de l’utilisation du glyphosate est prévue…).
Il n’a pas voulu laisser aux autres le soin d’écrire son story telling ; Jean-Luc Fugit avait notamment assuré à Rue89Lyon qu’il était surnommé « le chimiste vert » (il avait apposé sa signature au bas de la tribune publiée sur lafranceagricole.fr, demandant l’interdiction du glyphosate).
Cet échec pour lui avait été finalement absorbé :
« Je ne nie pas l’existence des lobbyistes. J’en ai rencontrés moi-même, ça me semblait normal d’écouter tout le monde. Que voulez-vous, pour écrire un texte de loi, il faut trouver des points d’équilibre et de convergence. On crante les choses, on y va pas à pas. »
Jean-Luc Fugit à Rue89Lyon, en mai 2018
Par ailleurs, il a fait partie des députés de la majorité présidentielle ayant décidé de communiquer sur les menaces de mort dont plusieurs ont fait l’objet, au moment des votes de loi concernant notamment le pass sanitaire.
Quels résultats escomptés pour le Rassemblement national ?
Jean-Luc Fugit se représente donc avec, en outre, le résultat plutôt bon réalisé par Emmanuel Macron au premier tour des présidentielles. Le candidat-président a récolté 28,9% des voix, laissant derrière lui Marine Le Pen (RN) avec 23,84%, suivi de Jean-Luc Mélenchon (LFI) avec 19,82% des suffrages.
Notons que lors de ce premier tour, c’est dans cette circo qu’a été glissé le plus grand nombre de bulletins blancs (non comptabilisés) dans le département du Rhône. Sur cette terre de droite, les électeurs se sont donc principalement divisés entre LREM et le RN, laissant la candidate Valérie Pécresse à ses 5% des voix.
Cette 11e circo se situe au sud du département et se compose de trois cantons départementaux : ceux de Condrieu, Saint-Symphorien-d’Ozon et Mornant, ainsi que de Givors, Grigny et Mions pour ce qui concerne le territoire de la métropole de Lyon.
Et c’est à Givors, ville périphérique au sud de Lyon inclue dans la 11e circo, que le Rassemblement national a un temps fondé pas mal d’espoir pour obtenir des élus, notamment pour les élections municipales de 2020 -mais sans succès.
Marine Le Pen a malgré fait sur cette circonscription un score élevé au premier tour (23,84%), présente Michel Dulac, fleuriste de la Guillotière (Lyon 7e) et ancien conseiller régional de 2015 à 2021. Pour ne pas lui laisser le champ libre, le parti d’Eric Zemmour a désigné Charles Ascarino, un ancien sympathisant du RN et professeur de sport pour qui cette élection constitue une grande première.
Ce ne sont pas les deux seuls représentants de l’extrême droite sur ce territoire : Pierre-Henri Communal candidate sous la bannière « Les Patriotes ».
Un métallurgiste pour la gauche rassemblée Nupes
Pas fan de cravate sauf pour les photos, Abdel Yousfi a été désigné par le rassemblement de la gauche autrement appelée Nupes, pour tenter d’en découdre avec le candidat macroniste. Ce communiste et syndicaliste CGT arrivera-t-il à convaincre un électorat en partie populaire sur cette circonscription peu homogène, et qui a voté en mars dernier pour le RN ?
Un autre candidat se présente sous une étiquette « divers gauche », Mohsen Allali, élu à Givors, qui a en fait quitté LREM pour soutenir notamment le mouvement des Gilets jaunes dans le département. Une représentante de ce mouvement social qui, en 2022, n’a plus trouvé d’écho, est d’ailleurs également candidate, Aude Rossolini.
Pour ce qui est de la droite, elle présente aux couleurs de LR le maire de Toussieu, Paul Vidal, également conseiller régional délégué au transport.
La liste complète des candidats à lire ci-après.
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