Nommé « Et si Banksy était une femme », le podcast lauréat d’un concours organisé par les plateformes Majelan (podcast et livres audios) et KissKissBankBank compte neuf épisodes -pour l’instant. Le quatrième est consacré à Lyon.
L’occasion pour deux des associations de promotion du street art dans la ville (la structure Superposition ainsi que le Festival Peinture Fraîche) de rendre compte de leurs actions et de proposer des histoires. Elles sont d’ailleurs entrecoupées par les propres récits des artistes, qui ont souvent gravité autour de ces mêmes associations, recouvrant tout à la fois la ville de petites et grandes fresques.
On entend par exemple Ofé, street artiste lyonnaise au style singulier, raconter ses étonnants débuts dans le milieu. Bon nombre de ses œuvres sont visibles sur les murs du quartier de la Croix-Rousse (Lyon 1er). Il s’agit la plupart du temps de photos anciennes de femmes, sur lesquelles Ofé a dessiné au spirographe, un instrument de dessin qui permet de tracer des figures géométriques en cercles, un peu à la manière d’un mandala. Elle raconte :
« Le street art, ça s’est fait vraiment par hasard. Au boulot, les journées où il ne se passait rien, je ramenais ma boite de spirographes et j’en faisais plein. Un soir, Je suis partie en coller quelques-uns dans la rue. J’étais vraiment stressée. »
« La relève du street art à Lyon est belle et bien féminine »
Et c’est ce premier soir passés à graffer qui a persuadé Ofé de continuer. Mais aussi une rencontre improbable :
« Il y a une vieille dame qui est passée au moment où je posais un spirographe. Elle s’est arrêtée net, je me suis dit qu’elle allait me pourrir. En fait non, elle a fait un grand sourire, elle m’a dit : ‘c’est génial ce que vous faites, il en faut plus des gens comme ça, je serai vraiment contente de passer devant ça tous les matins’. »
Une histoire qui donne le sourire, mais contrebalancée à l’écoute du podcast par d’autres témoignages plus durs, sur les difficultés auxquelles certaines artistes ont dû faire face dans l’univers du street art.
L’une des professionnelles, au sein de la structure Superposition, constate une amélioration :
« Même dans notre prog’ à nous, ce n’était pas paritaire. C’est pour ça qu’on a créé le festival Métamorphe [festival d’artistes uniquement féminines]. À Lyon, il y a plus d’artistes masculins, peut-être parce qu’ils se sont lancés avant, peut être parce qu’ils ont eu plus d’encouragements, c’est multifactoriel. »
Elle conclut :
« Il y a quand même la relève qui arrive, celle-ci est belle et bien féminine. Et ça va déboîter ! »
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