Il ne fait pas bon vivre à Lyon pour les acteurs de la culture, souvent premières victimes des restrictions ou réajustements menés dans les politiques publiques. La Région Auvergne-Rhône-Alpes va retirer tout ou une partie des subventions à plusieurs évènements et institutions culturelles lyonnaise. Un « rééquilibrage solidaire », pour pouvoir aider de plus petites structures du territoire auvergnat et rhonalpin, plaide auprès du Progrès, Sophie Rotkopf, vice-présidente de Laurent Wauquiez déléguée à la Culture.
Pourraient être concernés le Festival Lumière et le Théâtre National Populaire de Villeurbanne. La Biennale d’Art contemporain se verra retirer 200 000 euros et l’Opéra de Lyon plus de 500 000 euros. Plus grande perdante dans l’affaire : la Villa Gillet, qui perd l’ensemble de sa subvention de 350 000 euros.
Mais l’élue tente de rassurer, cela ne serait que « ponctuel, pour cette année ».
Bisbilles politiques entre Région et Ville de Lyon
La décision, annoncée par voie de presse, n’a pas manqué de faire réagir la Ville de Lyon. Sur ce dossier culturel, le maire et son adjointe à la culture, Nathalie Perrin-Gilbert, s’insurgent de la baisse des subventions.
« La Région met sérieusement en péril ces institutions déjà fortement impactées par la crise sanitaire. Elle décide ainsi de diminuer de près de 20 % sa subvention à l’Opéra de Lyon et de se retirer totalement du fonctionnement de la Villa Gillet (ce qui revient à amputer la structure d’un tiers de son budget total). Les Biennales de Lyon, elles, seront privées de près de 40% de l’aide attribuée jusqu’ici par la Région », développe un communiqué de la Ville de Lyon.
Pourtant, un an plus tôt, en mars 2021, la Ville de Lyon n’avait pas hésité à faire une coupe similaire, elle aussi dans un souci de rééquilibrage de ses subsides. L’Opéra de Lyon avait perdu 500 000 euros sur sa subvention annuelle octroyée par la municipalité. L’adjointe avait en effet signifié qu’une pareille infrastructure, à dimension régionale et nationale, ne pouvait être subventionnée à une telle hauteur par la collectivité Ville. Sous-entendu : au ministère de la Culture, à la Métropole de Lyon (elle aussi gérée par des écologistes) et à la Région de mettre davantage la main à la poche.
Cette décision avait créé un tollé chez l’opposition de droite. Son chef de file d’alors, Étienne Blanc (qui a depuis démissionné), accusait les écologistes de vouloir « [détruire] un symbole du rayonnement de Lyon ».
Il semblerait que, concernant les apports en fonds publics en direction des importantes infrastructures et organisations coûteuses de Lyon, tout le monde se renvoie la balle. Et comme les élus des collectivités appartiennent à des bords politiques différents, il semble compliqué de se mettre autour de la table pour discuter de qui doit verser les subsides et dans quelles proportions.

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