Un peu de chiffrage et quelques précisions, mais pas de grandes annonces. Moins d’un an après la campagne des régionales et une première esquisse du projet de « RER à la lyonnaise », Laurent Wauquiez a de nouveau donné une interview au Progrès pour évoquer le dossier.
Quelques jours auparavant, Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon avait écrit au président de Région pour le presser d’accélérer la réalisation de ce projet. La lettre avait également été diffusée dans la presse.
Le « RER à la lyonnaise » est un enjeu de taille pour les habitants de la région de Lyon. Ce « RER » augmenterait considérablement la fréquence des trains sur la plupart des lignes du nœud ferroviaire lyonnais (rebaptisé Étoile ferroviaire), et créerait des nouvelles connections tram-train.
Bisbille politique autour du « RER à la lyonnaise »
Dans son interview, Laurent Wauquiez fait à plusieurs reprises un appel du pied à Bruno Bernard, notamment sur la tarification TER-TCL, ainsi que sur le prolongement vers Crémieux et Givors.
« En investissement, en fonctionnement : il faut qu’on sache ce que la Métropole et le Sytral sont prêts à payer« , s’interroge le président de Région.
On pourrait trouver un début de réponse dans la lettre que lui a adressée Bruno Bernard quinze jours auparavant. Dans celle-ci, le président de la Métropole interpellait Laurent Wauquiez sur le « RER métropolitain ».
Bruno Bernard y proposait « d’intégrer l’offre TER dans les abonnements et titres des réseaux urbains qui le souhaitent », puis une « tarification zonale » dans un deuxième temps, et de « participer aux investissements » de la Métropole sur le développement de trois lignes tram-train dans l’ouest lyonnais. Le président de la Métropole demandait aussi une double ligne Saint-Etienne/Givors/Perrache et Condrieu/Givors/Perrache, ainsi qu’une ligne RER entre Vienne et Villefranche-sur-Saône.
Des sujets qui recoupent certains projets annoncés par Laurent Wauquiez. Mais pour l’heure, la Région LR et la Métropole écologiste ne semblent pas près de se retrouver autour d’une table. Préférant s’interpeller par médias interposés.
Le jour même de la publication de l’interview de Laurent Wauquiez, un vœu a été voté par le Sytral en direction de la Région « pour développer l’offre ferroviaire pour améliorer la mobilité quotidienne des habitants des territoires lyonnais ». Le nouvel établissement public en charge des TCL – et également dirigé par l’écologiste Bruno Bernard – demande de lancer des « scenarios prospectifs ».
Les annonces réchauffées sur le « RER à la lyonnaise »
L’occasion est plutôt de faire de la communication politique sans apporter de nouveautés. L’interview de Laurent Wauquiez dans Le Progrès a en effet un goût de déjà-vu. La plupart des prolongements et aménagements figuraient déjà dans un entretien donné pendant la campagne pour les élections régionales 2021.
L’achat de rames gros porteurs, le renforcement de la ligne Lyon/Saint-Étienne régulièrement interrompue, une desserte jusqu’à Crémieu, Brignais ou Givors, la réouverture de deux haltes ferroviaires ou encore l’augmentation de la fréquence pour atteindre un train toutes les 15 minutes… tous ces projets étaient déjà connus.
Il faudra se contenter de quelques précisions de la part de Laurent Wauquiez. Sur la desserte de Crémieu, le président LR, qui hésitait, a tranché. Il plaide pour que le tramway T3 soit prolongé sur un ancien chemin de fer. Une façon habile de renvoyer la balle dans le camp de la Métropole et du Sytral.
Alors qu’il annonçait une vingtaine de rames gros porteurs en 2021, ce sera finalement 19, mises en service en 2023. Pour l’amplitude horaire renforcée sur le réseau, Laurent Wauquiez en a fixé l’étendue : 5h à 23h. Ainsi qu’une date pour la fin de tous les projets, en 2035.
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