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Près de Lyon, un centre d’accueil unique pour les Ukrainiens : « c’est mieux pour les réfugiés et pour les services »

Depuis le lundi 28 mars, les Ukrainiens qui voudraient se poser dans la région de Lyon sont accueillis dans un lieu unique, à Villeurbanne, où ils bénéficient de tous les services de l’Etat. Une première en matière d’accueil de réfugiés.

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L'entrée du centre d'accueil unique pour les Ukrainiens qui souhaitent s'installer dans la région de Lyon, à Villeurbanne. ©LB/Rue89Lyon

A quelques minutes à pied de la station de métro et de tram de la Soie, à Villeurbanne, une ancienne usine propriété de la Métropole de Lyon a été mise à disposition de la préfecture de région pour y déployer l’accueil unique des Ukrainiens.

Sur le chemin de l’exil, certains ne s’arrêtent pas à Lyon et continuent leur route vers d’autres pays européens comme l’Espagne et le Portugal. Dans ce cas-là, ils sont accueillis pour la nuit dans le « hub » d’Eurexpo.

Et puis il y a les Ukrainiens et les Ukrainiennes qui décident de s’installer dans la région. Selon la préfecture de la région, ils et elles sont 10 000 à être attendus.
C’est ceux-là qui sont orientés vers « le centre d’accueil unique ».

Un employé de Forum réfugiés témoigne :

« Ils passent passent une ou deux nuits chez des particuliers, des membres de la diaspora ukrainienne ou bien au gymnase Bellecombe [ouvert par la Ville de Lyon et géré par La Croix Rouge, ndlr] puis ils arrivent ici ».

À Lyon, un lieu unique pour les Ukrainiens : « une réponse optimale »

Ici, au 22 rue Decomberouss, à Villeurbanne, dans les bureaux de l’ancienne usine Bobst, des panneaux en ukrainien et en français aux couleurs jaune et bleu indiquent les différents guichets.
C’est La Croix-Rouge qui oriente ces personnes « à 80% des femmes et des enfants » (selon la préfecture) vers les différents services de l’Etat réunis depuis le 28 mars et à destination unique des Ukrainiens, ouverts de 9h à 18h sans rendez-vous.

A droite en entrant, neuf guichets de la préfecture délivrent les autorisations de séjour au titre de la protection temporaire que les Etats européens ont décidée d’octroyer aux migrants ukrainiens le 3 mars dernier.
L’instruction est rapide et facile pour les agents. Il faut être ukrainien ou réfugié en Ukraine et être entré sur le territoire de l’Union européenne après le déclenchement de la guerre, le 24 février.

Après avoir obtenu une autorisation temporaire de séjour de six mois renouvelable qui leur donne droit au travail, les réfugiés ukrainiens se rendent aux guichet de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) pour la mise en place de l’ADA, l’allocation pour demandeur d’asile. Ils repartent avec la carte bancaire et l’argent crédité dessus (environ 14,60 euros par jour).
Ensuite, de multiples services sont accessibles :

  • Pôle Emploi
  • La DDETS (Direction départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) et Forum réfugiés pour trouver un d’hébergement
  • L’nspection académique pour la scolarisation
  • La CPAM et la CAF pour les demandes de prestations sociales
  • Au milieu de ces guichets, un espace avec des tapis et des jeux pour les enfants animés par les animateurs d’Unicités.

Dans une autre partie des locaux, outre une salle de repos, a été également installé un centre de vaccination contre le Covid-19.

La traduction est effectuée par des membres de l’association France-Ukraine.

« En 2h30, la famille ressort avec son autorisation de séjour, une carte bancaire et un hébergement », assure la préfecture du Rhône.

Ce guichet unique est une première en matière d’accueil de migrants. Pour le directeur de l’association Forum réfugiés, Jean-François Ploquin, il s’agit d’un « accueil optimal » :

« C’est l’articulation dans un même lieu des principaux interlocuteurs ce qui permet la fluidité du parcours ».

Pendant un mois, de fin février à fin mars, les Ukrainiens s’étaient pressés comme les demandeurs d’asile, à la Structure de premier accueil des demandeurs d’asile (SPADA) gérée par Forum réfugiés pour le compte de l’Etat à Lyon, rue Garibaldi.

« Ce n’était pas le bon endroit, l’Etat a dû innover », poursuit Jean-François Ploquin.

Des agents de la préfecture de Lyon accueille des familles ukrainiennes pour leur délivrer l'autorisation temporaire de séjour. ©LB/Rue89Lyon
Des agents de la préfecture de Lyon accueille des familles ukrainiennes pour leur délivrer l’autorisation temporaire de séjour.Photo : LB/Rue89Lyon

Un accueil unique à Lyon : « Que cet accueil puisse nous inspirer, pourquoi pas »

Présent sur les lieux dès le lendemain de l’ouverture, le mardi 29 mars, le préfet de région n’était pas peu fier de ce dispositif.
Lors d’une visite accompagné presse, Pascal Mailhos s’est félicité :

« Ça m’a paru naturel de réunir dans un même lieu les services pour ces déplacés. C’est mieux pour eux et pour mieux pour les services ».

Il précise bien que ce dispositif ne s’applique pas aux demandeurs d’asile et réfugiés. Il met en avant deux arguments pour expliquer cette différence de traitement entres les Ukrainiens et les autres migrants.

« Par définition, la protection temporaire est limitée dans le temps et ouvre le droit au travail, contrairement à la demande d’asile ».

Le préfet affirme également qu’il y a « un souhait très fort des Ukrainiens de revenir dans leur pays. Ce qui n’est pas le cas des demandeurs d’asile ».

Est-ce que ce dispositif pourrait inspirer la préfecture dans l’accueil des étrangers ?
Le préfet ferme la porte :

« Que ça puisse nous inspirer, pourquoi pas. Mais je mobilise ici 70 agents. L’idée n’est pas de pérenniser le dispositif. »

L'entrée du centre d'accueil unique pour les Ukrainiens qui souhaitent s'installer dans la région de Lyon, à Villeurbanne. ©LB/Rue89Lyon
L’entrée du centre d’accueil unique pour les Ukrainiens qui souhaitent s’installer dans la région de Lyon, à Villeurbanne.Photo : LB/Rue89Lyon

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Photo : PL/Rue89Lyon.

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