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TCL : des envies de gestion publique dans la majorité métropolitaine

À l’occasion du projet d’allotissement du prochain appel d’offres pour l’exploitation du réseau TCL, certaines voix dans la majorité de la Métropole de Lyon se font entendre pour demander une gestion publique et directe des transports en commun de l’agglomération.

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>> Extrait issu de : Gestion du réseau TCL : les écologistes se créent-ils un problème pour rien ?

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Tramway_TCL Crédits : SS/Rue89Lyon.

Qui aura la gestion du réseau TCL dans la métropole de Lyon dans les années à venir ? Bruno Bernard, président EELV du Sytral, souhaite revoir sa gestion dans la perspective prochaine du renouvellement de l’exploitant du réseau. Un projet qui suscite des craintes chez certains syndicats à l’origine des journées de grève du 9 février et du 10 mars, mais aussi chez certains membres de la majorité métropolitaine.

Insoumis et socialistes espèrent, plus ou moins timidement, un passage en régie directe des TCL

Dans ce projet de modification d’allotissement de l’exploitation du réseau, voté ce jeudi 10 mars, une partie de l’activité (la relation usagers) passera en gestion directe publique. Pourquoi pas plus ?

C’est ce que demandent, au sein de la majorité métropolitaine, les élus Insoumis du groupe « Lyon en commun ».

Dans un communiqué du mercredi 9 mars, ils disent leur opposition à ce projet d’allotissement du réseau TCL. Ils estiment que ce projet va « fragiliser les salariés » et « mettre à mal la qualité du service ». Ils demandent alors :

« travailler sur une nouvelle DSP courte jusqu’en 2030 qui permette de s’assurer que le service public des transports en commun passe en gestion publique. »

Même son de cloche ou presque, tout en nuances ou contorsions, du côté des élus socialistes métropolitains. Ils indiquent qu’ils voteront favorablement ce projet lors du conseil d’administration du Sytral qui se tient ce jeudi 10 mars. Ils demandent toutefois que les garanties sociales du « socle social » s’accompagnent d’une revalorisation des agents (ce qui constitue d’ailleurs un des motifs de l’appel à la grève ce jeudi 10 mars).

Et appellent eux aussi, de façon moins définitive, à une gestion publique du réseau TCL :

« Les nouvelles délégations qui seront accordées devront devront avoir comme objectif le
développement des compétences et savoir-faire en interne (…) afin de tendre vers la possibilité d’une gestion publique de tout ou partie des transports en commun sur notre
agglomération »

Pour Bruno Bernard (EELV) c’est non à la régie publique pour les TCL

Pour Bruno Bernard, c’est clairement non. Dans ce projet de modification de la gestion du réseau TCL, le Sytral et la Métropole de Lyon reprendraient une partie de l’activité en gestion directe. Ils s’occuperaient en effet de la « relation usagers » : la communication, la commercialisation et la distribution des titres (via les agences TCL notamment), l’information voyageurs et le service après-vente.

Aller plus loin dans cette logique de gestion directe n’est toutefois pas la volonté de l’exécutif métropolitain. Pas plus que les demandes, des élus Insoumis déjà, concernant la gratuité sur le réseau TCL. Bruno Bernard ferme la porte au nez d’une partie de sa majorité mais en prenant soin de ne pas lui claquer au nez violemment :

« Aller plus loin, ce n’est pas possible. Mais ce modèle que nous voulons mettre en place ouvre le champ des possibles et rendra possible un jour ce mode de gestion. »

Des divergences prévisibles au sein de la majorité ?

Ces divergences ne sont pas vraiment étonnantes. Elles étaient, pour certaines, déjà dans les programmes en 2020. Lors de la campagne pour les élections métropolitaines de 2020, toutes les composantes de l’actuelle majorité ne promettaient pas toujours la même chose en matière de mobilité. Ainsi, Lyon en commun et La Gauche unie soutenaient notamment une gratuité, totale ou partielle, du réseau TCL. Alors que les écologistes plaidaient pour une tarification sociale qui a été depuis mise en place.

Leurs alliés promettaient dans leur programme de 2020 du premier tour un retour en régie publique de l’eau. Sur ce point, ils ont été entendus et le retour en régie a été officiellement lancé cette année. Mais concernant une régie publique pour la gestion des TCL, c’est non. Les écologistes ne veulent pas aller plus loin que le service de relations avec les usagers. Leurs alliés insoumis et socialistes ne plaidaient d’ailleurs pas forcément pendant la campagne de 2020 pour une gestion en régie directe des TCL. Même si, notamment pour les Insoumis, l’idée d’une gestion publique des communs est toujours affichée.

Bruno Bernard, président EELV du Sytral et de la Métropole de Lyon, y voit des prises de position qui ne sont pas étrangères « à la campagne présidentielle actuelle ». Ainsi qu’à la situation actuelle marquée par un mouvement social au sein des TCL. Sur ce point, la CGT est d’ailleurs favorable à un passage en régie publique directe des TCL.

« Nous souhaitons que le mode de gestion change, qu’il passe de la gestion indirecte actuelle à une gestion directe. Une façon de faire des économies et de restituer aux citoyens les éventuels produits de l’exploitation, au lieu de les faire remonter auprès de la maison mère et de servir leurs intérêts financiers»

Thierry Pécoud, secrétaire général CGT-TCL sur Mobilités Magazine en novembre 2020

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