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Agressions sexuelles : un rapport fustige la direction de l’ENS Lyon

Un premier rapport a été publié mercredi, mettant en cause l’inaction de la direction de l’ENS Lyon au sujet d’agressions sexuelles.

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Entrée du site Descartes de l'ENS Lyon, à Gerland. ©LB/Rue89Lyon

Vingt-sept : c’est le nombre de « situations d’agressions sexuelles » répertoriées dans son rapport par l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche depuis 2017 à l’école normale supérieure de Lyon (ENS Lyon). Vingt-six d’entre elles ont été subies par des étudiantes, et neuf situations pourraient être qualifiées de viol. D’après la commission d’inspecteurs :

« L’établissement n’avait pas suffisamment pris la mesure du problème. »

La direction a été informée de quinze situations au fil des ans, et n’a engagé qu’une seule procédure disciplinaire.

Jean-François Pinton, le directeur de l’école est accusé par plusieurs victimes d’avoir essayé d’étouffer les affaires en appelant à la modération, notamment au cours d’une réunion le 25 février dernier. Cela aurait aggravé le climat social dans l’école. Camille Borne, déléguée du personnel CGT a déclaré à Libération :

« Il n’y a aucune modération à avoir lorsqu’il s’agit de violences sexuelles. »

À l’ENS Lyon, des agressions « mises sous le tapis »

Cela fait pourtant plusieurs années que l’ENS est dans la tourmente. Une tourmente globale qui dénonce l’inaction des établissements scolaires face aux agressions sexuelles et viols et qui visent notamment des écoles sélectives. Un mouvement qui s’est articulé autour du hashtag #SciencesPorcs sur les réseaux sociaux à partir de février 2021.

Déjà, à l’époque, plusieurs témoignages glaçants au sujet des agressions sexuelles à l’ENS Lyon ont défrayé la chronique : des récits de viols dans un article de Libération, le récit d’un système de mise en garde entre étudiantes pour cibler et éviter les agresseurs dans un autre de franceinfo. Mediacités a par ailleurs assuré un suivi allant de 2018 à 2021 qui épingle l’inaction de la direction au fil des années. On peut y lire Zoé, élue au conseil des études et de la vie étudiante (CEVE) de l’école :

« [Pour ces affaires] On cherche des preuves matérielles alors qu’on sait que dans ce genre de dossier, il n’y en a pas. Et même quand on en a, des affaires passent sous le tapis. C’est une blague entre élues à l’ENS, mais on a l’impression que pour qu’une affaire soit prise au sérieux, il faut qu’il s’agisse d’un viol avec violence en plein cours devant tout le monde. »

Entrée du site Descartes de l'ENS Lyon, à Gerland. ©LB/Rue89Lyon
Entrée du site Descartes de l’ENS Lyon, à Gerland.Photo : LB/Rue89Lyon

L’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche a donc prononcé sept recommandations. On y lit notamment la nécessaire refonte du rôle du référent chargé de la mission « égalité discrimination » et qui doit être plus clairement défini. La commission demande aussi à faire respecter les dispositions qui interdisent la consommation d’alcool dans l’école, ses lieux de restauration et de résidence.


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