Le 15 septembre dernier, deux hommes de 39 et 40 ans ont été interpellés à Ancy, dans le Rhône, pour avoir tenté d’incendier une antenne-relais 4G. La veille, ils s’étaient déjà attaqués à une autre antenne-relais à Saint-Forgeux, une commune voisine. Un fait divers ordinaire, dans un contexte où des incendies et dégradations d’antennes-relais sont relayés épisodiquement par la presse.
Cette fois-ci, le profil des deux apprentis pyromanes diffère largement des militant·es du mouvement s’opposant au développement de la 5G et à la multiplication d’antennes-relais dans le paysage français.
Deux moines catholiques intégristes d’un couvent du Rhône contre la 5G
D’après les informations du Progrès, il s’agit de deux moines catholiques du Rhône, qui s’opposent aux antennes 5G. Ils font partie de la Communauté capucine d’observance traditionnelle, basée dans le Rhône, et plus précisément au couvent Saint-François, situé sur la commune de Villié-Morgon, où vivent une vingtaine de moines depuis les années 80.
Récemment, nos confrères du Progrès se sont rendus pour un reportage dans cette communauté catholique intégriste qui refuse toute forme de modernité. Elle a notamment fait parler d’elle en s’opposant à l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe en 2013. Certains de ses membres militent donc désormais contre les mesures sanitaires. Et contre les antennes 5G, donc.
Ces moines capucins intégristes sont rattachés à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, issus du courant lefebvriste traditionaliste, qui refuse toujours l’autorité de la hiérarchie catholique et du pape.
A Lyon, en novembre 2016, Rue89Lyon avait croisé ces moines en robe de bure aux côtés de l’extrême droite radicale lors d’une manifestation pour tenter de récupérer l’église désaffectée Saint-Bernard, sur les Pentes de la Croix-Rousse.
Moines anti-5G : « Ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité »
Les deux moines de cette communauté catholique du Rhône interpellés le 15 septembre ont été placés en garde-à-vue, où ils ont reconnu les faits et auraient justifié leurs actes par le souci de préserver la population des conséquences nocives des ondes 5G sur la santé. Une information judiciaire a été ouverte et les deux religieux ont été présentés à un juge d’instruction pour « destruction et tentative de destruction par moyen incendiaire et association de malfaiteurs ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Contacté par Le Progrès, le couvent a minimisé les faits, arguant qu’il s’agissait d’une « erreur de jeunesse » :
« Ils n’ont pas voulu nuire à la population. Les ondes sont très nocives à la santé et ils souhaitaient agir pour le bien-être de l’humanité. »
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