Réforme du baccalauréat, manque d’effectifs, gestion acrobatique de la crise sanitaire dans les écoles, collèges et lycées… Les personnels de l’Éducation nationale évoquent une longue liste de raisons d’être en colère vis-à-vis de la politique menée depuis quatre ans par leur ministre, Jean-Michel Blanquer.
Ce jeudi 23 septembre, l’intersyndicale des professionnels de l’Éducation nationale – Sud, la CGT, FO et FSU – appellent les enseignants de l’académie de Lyon à une journée de grève. Un rassemblement est organisé à partir de 14h sur la place Guichard, dans le 3e arrondissement de Lyon. Ensuite, direction le rectorat, dans le 7e arrondissement, pour exiger « un plan d’urgence pour l’éducation ».
Une absence d’anticipation ministérielle jugée « irresponsable » pour cette rentrée 2021
« La rentrée 2021 est de nouveau marquée par le manque d’anticipation et la confusion de la politique suivie face à la poursuite de la crise sanitaire, déplore l’intersyndicale dans un communiqué.
La rentrée aurait nécessité la mise en place d’un plan d’urgence et la création massive de postes pour l’éducation dans un contexte qui a rendu plus compliquée la progression des apprentissages. […] Cette absence d’anticipation et de prise de décisions est irresponsable au regard des enjeux de gestion et de sortie de crise. »
Les syndicats estiment qu’aurait été nécessaire « la création de postes d’enseignant.es, de CPE, AED, AESH, de PsyEN, de RASED, de personnels administratifs, techniques, santé et sociaux », pour assurer une meilleure gestion de la crise sanitaire et de ses conséquences tant pour les élèves que pour les personnels.
Or, dans l’académie de Lyon, cette rentrée 2021 s’est faite selon leurs termes « dans le flou sur tous les points », avec notamment un protocole sanitaire fragile et « des conditions d’encadrement des élèves très dégradées pour cette rentrée » d’après la réaction du Snes-Fsu aux déclarations de Jean-Michel Blanquer quelques jours avant la rentrée.
La création de la fonction de directeur d’école, une nouvelle proposition de loi qui ne passe pas
Fin août, Jean-Michel Blanquer avait en outre annoncé une maigre augmentation des salaires : quelques dizaines d’euros supplémentaires pour les enseignants, moins pour les AESH et pas un centime pour les AED de la vie scolaire. Les syndicats exigent cette fois-ci une « réelle hausse » des salaires, pour tous les professionnels de l’Éducation nationale.
Ils dénoncent aussi la réforme du baccalauréat, qui se fera en grande partie en contrôle continu, et réclament un retour de l’ancienne formule du bac, avec des épreuves terminales, nationales et anonymes.
La dernière mesure en date qui fait grincer des dents les syndicats est la proposition de loi Rilhac, qui doit être soumise à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture fin septembre. Ce texte propose la création de la fonction de directeur ou directrice d’école, avec une délégation de compétences de l’autorité académique.
« Si cette proposition de loi était adoptée, on peut imaginer la pression supplémentaire que subiraient les directrices et directeurs : non seulement il faudrait continuer à alimenter la communication du ministère avec des indicateurs et des statistiques, mais il faudrait en plus bien « manager » son équipe, s’assurer que tou⋅te⋅s les professeur⋅e⋅s des écoles rentrent bien dans les clous voire participer à leur évaluation », dénonce le syndicat Sud.
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