« J’ai pris conscience que Jacques Gerstenkorn avait quasiment une technique standardisée avec les étudiantes, pour abuser d’elles physiquement et psychologiquement. Ce qui m’a poussé à témoigner, à soutenir cette démarche et à encourager d’autres victimes de parler, c’est qu’il a fait ça toute sa carrière. Et qu’il continue aujourd’hui. J’ai de la colère contre lui et contre tout un système. En fait, je me rends compte que beaucoup de gens étaient au courant. »
Marianne Palesse est remontée. Elle fait partie des quatre ex-étudiantes de l’Université Lyon 2 qui ont décidé de témoigner du harcèlement sexuel dont elles auraient été victimes de la part de Jacques Gerstenkorn, un professeur du département de cinéma, dont il a aussi assuré la direction.
Aujourd’hui, elle est en colère contre Jacques Gerstenkorn mais aussi plus largement contre le « système universitaire français ». Un avis partagé par les trois autres victimes présumées, Julie Siboni, Louise Hémon et GASH (initiales de la jeune femme, que nous utilisons à sa demande).
Chacune à leur manière et à leur échelle, elles racontent avoir tenté de signaler les comportements inadéquats du professeur. Aujourd’hui, on découvre que le harcèlement sexuel de cet enseignent vis-à-vis de ses étudiantes a quasiment toujours été un secret de Polichinelle dans l’enceinte de l’Université Lyon 2.
L’université Lyon 2, campus de Bron.
Un premier signalement dès 2006
Parmi les victimes présumées de Jacques Gerstenkorn qui ont accepté de témoigner auprès de Rue89Lyon, c’est Julie Siboni qui a, la première, donné formellement l’alerte. Au terme des trois ans de harcèlement sexuel dont elle accuse Jacques Gerstenkorn, elle a décidé de renoncer à son doctorat et de quitter l’Université Lyon 2.
Rue89Lyon a pu consulter le mail qu’elle a envoyé le 23 septembre 2006 à son directeur de recherche, Martin Barnier, également directeur du département Arts de la scène de Lyon 2 à l’époque :
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