Comparaison n’est pas raison, notamment en matière électorale. Mais en découvrant les résultats du premier tour des régionales à Villeurbanne en juin 2021, le socialiste Cédric Van Styvendael, successeur de Jean-Paul Bret (PS) il y a un an, a dû sinon se rengorger, du moins se dire que son parti lui doit une fière chandelle.
En effet, le 20 juin dernier, dans ce bastion du PS, Najat Vallaud-Belkacem a été distancée de près de six points par Fabienne Grébert (EELV). Avec 24,2% des suffrages, la cheffe de file des écologistes s’est offert à Villeurbanne sa pole position dans la région.
Quinze mois plus tôt, au soir du premier tour des municipales, le même écart sépare les deux formations politiques, à la différence près que le PS mène alors la danse. Pour son baptême du feu, Cédric Van Styvendael, 46 ans, jamais élu, jamais candidat jusqu’alors, réussit à devancer la candidate des Verts, Béatrice Vessiller, pourtant solidement implantée dans la deuxième ville de l’agglomération : 33,2% contre 27,4%.
Novice en politique, Cédric Van Styvendael (PS) a été élu maire de Villeurbanne en juin 2020. Photo HP/Rue89Lyon
A lire aussi sur le même sujet sur Rue89Lyon
Une majorité pléthorique et composite
Pour s’imposer dans cette primaire, l’ancien directeur du bailleur Est Métropole Habitat (17 000 logements sociaux à Villeurbanne et dans les villes de la première couronne), adoubé par Jean-Paul Bret, a ouvert grand les bras et les places sur sa gauche. De quoi convaincre les « insoumis » locaux d’en être. Les mêmes ont pourtant refusé en 2017 d’appeler à voter Najat Vallaud-Belkacem, symbole de la Hollandie, en quête d’un siège de députée et sèchement battue par Bruno Bonnell (LREM).
Communistes, partisans de Benoît Hamon (Génération.s), radicaux de gauche complètent le casting que rejoignent les Verts au second tour pour une très large victoire face à des… transfuges du PS. L’unique groupe d’opposition est en effet animé par d’anciens lieutenants de Jean-Paul Bret ayant rallié la macronie : Prosper Kabalo (LREM) et Loïc Chabrier (LREM).
Exit la droite en panne de leader qui, pas plus que l’extrême droite, n’a de représentant dans un conseil municipal où la diversité a peu droit de cité et où les formations de gauche se taillent la part du lion : 47 élus sur 55. Une majorité aussi pléthorique que composite au sein de laquelle, contrairement à une règle bien établie depuis 1977, le PS n’est plus en position hégémonique (12 élus).
Mais Cédric Van Styvendael, catho de gauche, ancien cadre chez les scouts, a pris le soin d’intégrer quelques proches non encartés parmi lesquels sa première adjointe, Agnès Thouvenot, ex-journaliste, à qui il a confié une délégation XXL : urbanisme et transition écologique. L’écologie serait-elle, aux yeux du nouveau patron de l’exécutif villeurbannais, une chose trop sérieuse pour être confiée aux Verts ?
Maire et vice-président de la Métropole : « J’ai l’habitude des agendas serrés »
Si Cédric Van Styvendael, dit CVS, est novice en politique, la plupart des conseillers municipaux, souvent des militants associatifs, le sont également. De quoi lui permettre d’asseoir son leadership. Son expérience managériale vient de ses années aux commandes d’un office HLM employant plus de 300 collaborateurs et des responsabilités exercées durant trois ans à la tête de la fédération européenne des bailleurs sociaux (Housing Europe).
Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous
Chargement des commentaires…