C’est le 2 juin qui a été choisi pour être décrété « journée internationale des travailleuses du sexe ». Historiquement, tout a commencé à Lyon, il y a plus de 40 ans. Le 2 juin 1975, une centaine de travailleuses du sexe lyonnaises envahissaient l’église Saint-Nizier, au cœur de la Presqu’île de Lyon, pour dénoncer le harcèlement policier et la stigmatisation sociale qu’elles subissent. L’église sera occupée pendant une semaine, avant que les travailleuses du sexe et leurs soutiens militants et associatifs ne s’en fassent expulser le 10 juin suivant.
Cette occupation constitue l’un des événements fondateurs de la lutte pour la reconnaissance des droits des travailleuses. Depuis, la journée du 2 juin est devenue la journée internationale de lutte des travailleuses du sexe.
Près de 50 ans plus tard, ce mercredi 2 juin 2021, les associations Cabiria, Frisse et le syndicat du travail sexuel, le STRASS, soutenus par Aides et Médecins du Monde, appellent à se rassembler devant l’église Saint-Nizier en début d’après-midi.
Cette année, ce rassemblement est aussi l’occasion de marquer une victoire de taille : la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a déclaré comme recevable la requête formulée 261 travailleuses du sexe et 19 associations contre la loi de 2016 sur la pénalisation de leurs clients.
Les professionnel·les reprochent à cette loi de les pousser à la clandestinité et à l’isolement, les rendant d’autant plus vulnérables aux clients mal intentionnés et restreignant, par cet isolement forcé, leur accès aux soins et aux services de prévention et d’insertion. L’actualité récente tendrait à enfoncer le clou : début avril, une jeune travailleuse du sexe est décédée dans l’incendie de sa camionnette garée à Meyzieu, à l’est de Lyon. Depuis plusieurs mois, les agressions et incendies se multiplient à l’encontre des travailleuses du sexe, à Lyon et alentours.
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