“Prison pour punir, pas pour mourir, “La prison tue, en silence”. Comme en mars dernier, les slogans sont prêts pour une nouvelle mobilisation qui se déroulera ce dimanche à Lyon comme ailleurs en France. Au cœur du rassemblement, la mort d’Idir Mederess.
Le 9 septembre 2020, Idir Mederess, 22 ans, est retrouvé mort, pendu dans sa cellule du quartier disciplinaire (QD) de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Il devait sortir quinze jours plus tard. Depuis, sa famille cherche à comprendre ce qui s’est produit derrière les murs de la prison.
“Ce que je veux, c’est la vérité”, lâche la mère du jeune homme, dans son appartement de Brignais. “Je lui parlais souvent au téléphone, il avait hâte de sortir. C’était un garçon avec des projets de vie, je n’arrive pas à croire à un suicide.”
Sous le choc, les proches d’Idir – incarcéré pour conduite sans permis et course poursuite – contestent la version officielle donnée par l’administration pénitentiaire.
Ils s’appuient notamment sur le témoignage d’un codétenu qui raconte, via les réseaux sociaux, qu’Idir Mederess a été “privé d’eau et d’électricité, contraint à boire l’eau des toilettes” et “tabassé par les surveillants”.
“En fait, ils étaient là-bas, ils faisaient un peu de bordel. Voilà, ils criaient à la fenêtre, ils tapaient dans les portes. Et ils sont venus. Ils ont coupé l’eau et l’électricité aux deux. Au bout d’un moment quand on a soif et qu’on est enfermé quelque part et qu’on a plus d’électricité et plus d’eau, ils ont été obligés de boire dans les toilettes. Et ils les ont insultés, tout ça. Et ils sont rentrés dans la cellule de Y. et ils l’ont défoncé. Ils ont fait leur truc du genou, là.”
Une mort à la prison de Lyon-Corbas emblématique des violences pénitentiaires
Automatiquement saisi en cas de décès en prison, le procureur de la République a ouvert une enquête en recherche des causes de la mort. Celle-ci est encore en cours.
D’après le parquet, « le médecin légiste a conclu, dans son pré-rapport, que les données de l’examen externe et de l’autopsie sont tout à fait compatibles avec une mort violente d’origine suicidaire ».
Bien loin du faits-divers isolé, l’histoire d’Idir est emblématique de la quasi impossibilité à connaître la réalité des violences pénitentiaires, qui se dérouleraient donc en détention, et en particulier au quartier disciplinaire. Dans ce cas, le jeune homme s’est-il réellement suicidé ? A-t-il mis fin à ses jours suite à des violences physiques et psychologiques exercées par le personnel surveillant ?
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