Les enjeux de ces départementales 2021 dans le Rhône ? Maigres, a priori. Actuellement, la collectivité est dirigée par une majorité de droite et de centre-droit (issue de l’UMP ex-Les Républicains et de l’UDI). Les élu·es Les Républicains dominant la majorité sortante (14 élu·es contre 10 pour l’UDI).
En 2015, l’arrivée d’un président de droite, Christophe Guilloteau en l’occurrence, a fait figure de petit « évènement politique » local. Le Rhône était alors dirigé par le centre-droit depuis 1979 et avait notamment connu Michel Mercier à sa tête de 1990 à 2013. Un baron de la droite locale, retiré de la vie politique depuis peu.
Christophe Guilloteau, président LR sortant du conseil départemental du Rhône, se représente cette année. Sa réélection semble faire assez peu de doute. Ce constat repose sur trois éléments :
- l’orientation politique du territoire,
- l’état des relations et alliances politique au sein de la majorité sortante,
- le mode de scrutin.
Pas d’affaiblissement de la droite dans la Rhône
Le département du Rhône est un territoire traditionnellement favorable à la droite et au centre-droit.
Les dernières élections municipales l’ont montré avec des réélections aisées pour la droite à Villefranche-sur-Saône ou Tarare.
Lors de l’élection présidentielle en 2017, Emmanuel Macron est arrivé en tête dans le Rhône au premier tour. Toutefois, il le doit au territoire de la Métropole de Lyon qui n’est pas comptabilisé séparément du Rhône dans les résultats du ministère de l’intérieur. François Fillon (candidat LR) et Marine Le Pen (RN) sont arrivés en tête au premier tour dans la grande majorité des communes du Rhône.
Aux élections législatives qui ont suivi, la droite a quelque peu résisté à la « vague macroniste » dans le Rhône. Alors que certains barons étaient emportés par des candidat·es inconnu·es dans la Métropole de Lyon, les LR ont réussi à conserver deux députés : Bernard Perrut dans la 9e circonscription et Patrice Verchère dans la 8e circonscription.
Droite et centre-droit davantage unis qu’en 2015 aux départementales dans le Rhône
En 2015, UMP et UDI s’était offert le luxe de s’affronter dans plusieurs cantons. Candidats UMP, UDI et divers droite s’étaient ainsi affrontés au premier tour dans une petite dizaine de cantons. Sans crainte d’une défaite au final puisqu’ils ont obtenu 24 élu·es sur 26.
En juin 2021, la gauche partira unie elle aussi au premier tour. Socialistes, communistes et écologistes se sont cette fois entendus sur une répartition des cantons ou des candidatures communes. Mais la majorité sortante sera elle aussi davantage unie.
Cette année, quatre cantons présenteront plusieurs listes de droite et de centre-droit. Il n’y aura de véritable dissidence que dans le canton de Gleizé. Le maire de Gleizé, Ghislain de Longevialle, qui formera avec Nathalie Petrozi-Bedanian un binôme dissident face aux sortants LR Michel Thien et Sylvie Epinat. Mais il a assuré qu’il s’inscrirait « au sein de la majorité départementale ». Une dissidence pas vraiment fratricide.
Dans les cantons de l’Arbresle, du Val-d’Oingt et de Saint-Symphorien-d’Ozon, des binômes de candidats de droite ou du centre-droit se présenteront face à ceux de la majorité sortante. Ils sont toutefois formés de candidat·es non affiliés aux formations politiques à la tête du département ou issus de LREM.
Moins de candidats du Rassemblement National aux départementales 2021 dans le Rhône
Les scrutins majoritaires à deux tours sont traditionnellement plutôt défavorables au Rassemblement National. Surtout si la droite y est forte. C’est le cas dans le Rhône.
En 2015, le Front National (ex-RN) avait obtenu dans le Rhône environ 28,5% des suffrages au premier tour et près de 32% au second tour. Ses binômes étaient présents au second tour dans 12 des 13 cantons. Bilan : aucun élu.
En 2021, cela pourrait être encore le cas. Surtout que le Rassemblement National semble davantage en difficulté dans le département au niveau de son appareil. Contrairement à 2015, il ne sera pas en mesure de présenter des binômes dans l’ensemble des cantons du Rhône. Le RN sera ainsi absent dans les cantons de Brignais et de Vaugneray.
Dans le canton du Val d’Oingt, il présentera dans son binôme Antoine Dupperay, conseiller départemental sortant LR du canton passé au RN, à la surprise de tous ou presque. Dans le canton de Belleville, Christophe Boudot, ancien patron départemental du parti, constituera un binôme. Après avoir échoué à constituer une liste aux municipales 2020 à Limonest.
La gauche conservera-t-elle ses deux élu·es ? Pas sûr
La gauche unie peut-elle espérer davantage que deux élu·es ? Les résultats des élections départementales de 2015 laissent peu d’espoir. Au premier tour, l’ensemble des voix obtenues par les binômes des actuels partenaires (socialiste, radicaux, communistes et écologistes) représentaient 23,5% des voix contre 48% pour ceux de la droite et du centre-droit.
Il n’est pas dit que la gauche parvienne à garder ses deux sièges. Elle les avaient obtenus en 2015 dans le canton de l’Arbresle grâce, en partie, à une division à droite qui avait favorisé un second tour PS/RN remporté par Sheila McCarron et Bernard Chaverot. Cette année, la conseillère départementale sortante se représente. Entre temps elle a quitté le PS pour rejoindre Génération.s et constituera un binôme écologiste avec Joseph Volay.
Cette année, face à eux, pas d’opposition entre LR et l’UDI comme en 2015. A côté des candidats LR il y aura toutefois un binôme divers-droite/LREM. Mais une candidature non issue de la majorité départementale sortante.
En 2015, le rapport de force au premier tour entre les deux binômes de gauche (un PS et un écologiste) et les deux binômes de droite et centre-droit (UMP et UDI) était équilibré. La division de la droite à l’époque n’explique donc pas tout.
Le canton de l’Arbresle demeure certainement la meilleure chance de la gauche pour ces élections départementales dans le Rhône.
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