Si l’on en croit les sondages, les enjeux des élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes sont « faibles ». Personne ne semble actuellement en mesure de contrarier la réélection de Laurent Wauquiez (LR). Rapide revue d’effectif des principaux candidats et des forces en présence dans cette campagne 2021 en Auvergne-Rhône-Alpes.
Laurent Wauquiez (LR) : conserver la Région comme tremplin
Le président sortant de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’a jamais caché son ambition et son envie de fonctions présidentielles. La Région faisant office de tremplin, à grands renforts de communication au plan national sur la collectivité devenue selon ses mots « la mieux gérée » de France.
Son passage rapide à la tête de sa formation politique Les Républicains, dans une période compliquée, n’a pas été un franc succès avec des élections européennes 2019 décevantes. S’il nourrit toujours des ambitions nationales, Laurent Wauquiez devra absolument conserver la Région pour rester en lice.
Le territoire régional reste largement favorable à la droite. Les dernières élections locales de 2020, malgré quelques victoires écologistes dans des grandes villes, l’ont encore montré. Le Rhône, les deux Savoie, une partie de l’Isère ainsi que la Loire, la Haute-Loire et le Cantal en Auvergne qu’il a largement servis durant son mandat devraient le placer confortablement en tête.
Les sondages lui prédisent pour l’heure une victoire relativement tranquille. Aucune autre personnalité ne semble en mesure d’imposer un véritable rapport de force dans cette campagne très courte. Une campagne où semble s’imposer la thématique de la sécurité, alors même que la Région n’a aucune compétence en la matière. Une thématique qui devrait favoriser le candidat de la droite.
Gauche et écologistes : finir par s’unir mais sans espoir ?
Dans l’opposition de gauche, le premier tour devrait servir de « primaire » faute d’union.
Les écologistes voudront montrer qu’ils ont désormais le « leadership » à gauche. Ils se présentent forts de bons résultats dans certaines grandes villes de la région lors des élections municipales ou métropolitaines de 2020. Ces élections régionales seront l’occasion de voir si leurs thématiques portent également lors d’une élection sur un territoire plus divers.
Les socialistes, aux manettes avant 2015, ont réussi à trouver une tête d’affiche pour mener leur liste en la personne de Najat Vallaud-Belkacem. Avec elle, et les élus locaux conservés malgré tout sur le territoire, les socialistes espèrent au moins rester dominants à gauche dans l’hémicycle régional. Au mieux, avec leurs probables partenaires écologistes et communistes au second tour, tenter de ravir la Région à Laurent Wauquiez. Mais ils partent de loin.
LREM : comment Bruno Bonnell vise le « 3e tour » ?
Le député du Rhône Bruno Bonnell mènera la liste LREM et de la majorité présidentielle. Après les déchirements lors des élections municipales à Lyon et à la Métropole de Lyon, il tentera de resserrer quelque peu les liens de la famille. Il tentera surtout de se qualifier pour le second tour à l’heure où l’étiquette du parti d’Emmanuel Macron n’est pas forcément la plus porteuse. S’il y parvient, il assure qu’il ne fera aucune alliance. Si tel devrait être le cas, on pourrait se diriger vers une quadrangulaire. Il dit d’ailleurs viser la victoire lors du « 3e tour », au moment du vote pour élire le ou la président·e de région.
Rassemblement National : 34 sièges à sauver
Le Rassemblement National espère conserver au moins le nombre de ses élus actuels.
Les sondages actuels le donnent confortablement qualifié pour le second tour. Mais faute d’alliance ou de réserves de voix dans une probable triangulaire (au moins) au second tour, la victoire s’annonce délicate. Les élections régionales, sur le mode d’un scrutin de liste avec système en partie proportionnel, sont plutôt favorables au Rassemblement National. Contrairement aux élections départementales, par exemple. En 2015, son score lui avait permis d’obtenir 34 sièges.
Pour l’heure, les candidats de Marine Le Pen assènent qu’il vaut mieux voter pour l’orginal plutôt que la copie, c’est à dire pour le RN plutôt que pour Laurent Wauquiez -qui a remouliné les thèmes favoris de l’extrême droite.
La candidature d’Andréa Kotarac, pas évidente en interne au moment de la désignation, ne semble pas en mesure d’imposer un véritable rapport de force face au président sortant. Perdre des sièges au conseil régional, après des élections métropolitaines décevantes, serait un nouvel échec pour lui.
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