« Le développement de Lyon passe par Saint-Étienne« . Nous écrivions ce titre il y a un peu plus d’un an, en pleine campagne pour les élections métropolitaines. Aujourd’hui, il semble toujours d’actualité.
Depuis 2008, l’Aderly (Agence pour le développement économique de la région lyonnaise) vante via la marque « Only Lyon » l’image de la région lyonnaise à l’étranger, et la métropole stéphanoise est comprise dans le lot. La recette a fait ses preuves depuis. D’après le bilan de l’Aderly présenté en février 2020, 114 entreprises ont choisi de s’implanter dans la région lyonnaise sur l’année 2019. Autant qu’en 2018. Soit un potentiel de 2427 emplois en trois ans. Mais sur ces 114 entreprises, seules 8 ont décidé de s’établir à Saint-Étienne…
Or, l’agglomération lyonnaise commence à voir le revers de la médaille de cette attractivité : des logements inaccessibles, des pics de pollution à répétition, des infrastructures publiques insuffisantes…
Un fonds pour les jeunes entreprises les plus écolos
Pendant la campagne des élections municipales et métropolitaines de 2020, l’actuel président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, à l’époque candidat, affirmait que « l’attractivité à tout prix n’est pas la solution ». Les écologistes d’EELV misaient davantage sur des partenariats économiques entre les différentes villes de la région : Villefranche-sur-Saône, Mâcon, Roanne ou encore Saint-Étienne bien sûr.
Un an après avoir pris les rênes de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard poursuit cette idée. Ce lundi 17 mai, il recevait le président de la Métropole de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (LR), pour annoncer la création d’un fonds commun aux deux métropoles, le « fonds d’amorçage industriel à impact environnemental et social ».
L’objectif est d’aider les entreprises balbutiantes à se développer, à condition qu’elles soient respectueuses de l’environnement et qu’elles restent sur le territoire, a expliqué Bruno Bernard :
« L’idée est d’intervenir quand il y a des trous dans la raquette. Il est encore trop tôt pour dire quelles entreprises pourront bénéficier de ce fonds, mais l’objectif est d’aider les industries qui respectent l’environnement et qui s’installent sur le territoire à passer à l’étape production. »
Pour l’occasion, l’entreprise lyonnaise Inovaya qui travaille sur la filtration de l’eau du Rhône pour la rendre potable, et l’entreprise stéphanoise Lactips, qui a mis au point un plastique sans plastique, étaient présentes pour illustrer le potentiel de chaque métropole.
Des emplois pour Saint-Étienne et une meilleure qualité de vie pour Lyon
A Sainté comme à Lyon, chaque Métropole y trouve son compte. Du côté stéphanois, Gaël Perdriau a mis en avant les perspectives de créations d’emplois et plus d’attractivité pour sa ville :
« Saint-Étienne est surnommée la ville aux 1000 brevets, et elle le demeure. Elle est troisième au niveau national en terme de dépôt de brevets. Il faut un investisseur bienveillant pour accompagner les jeunes entreprises, que les idées qui naissent dans nos universités restent sur notre territoire et amènent des emplois. »
Bruno Bernard, pour sa part, insiste sur la nécessité de sortir de la course à l’attractivité lyonnaise initiée par Gérard Collomb, au détriment des villes voisines et de la qualité de vie à Lyon même :
« Il y a toujours une volonté de développement économique sur le territoire, mais elle n’est pas forcément la même qu’autrefois. La Métropole de Lyon doit collaborer avec tout le monde pour mieux répartir les richesses du territoire et les habitants. »
A grand renfort de sourires amicaux, de politesses et de tutoiement, les deux présidents de Métropole ont affiché une union certaine entre Lyon et Saint-Étienne.
Concrètement, les détails de ce fonds présentés ce lundi sont encore vagues. D’après le dossier de presse, son montant total sera de 80 millions d’euros, destinés à soutenir 80 à 100 jeunes entreprises sur 12 à 14 ans. Sur ces 80 millions, la Métropole de Saint-Étienne en avance 5, la Métropole de Lyon 17 et la Banque des territoires 7. Restent encore plus de 50 millions d’euros à trouver, auprès d’acteurs privés.
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