A quelques kilomètres au sud de Lyon, à Oullins, se dresse un vieil ensemble d’habitations de Lyon Métropole habitat. Même le beau temps de cette matinée d’avril ne parvient pas à donner un air engageant aux façades décrépies. Marine Bellut est habituée. Infirmière du réseau Intermed, elle vient régulièrement rendre visite à Sergeï*.
D’un pas assuré, elle enjambe les quelques marches du porche couvertes de fientes de pigeons et toque à une porte du rez-de-chaussée. Le visage ridé de Sergeï* apparaît dans l’entrebâillement, barré d’un grand sourire. A 70 ans, le vieil homme est suivi depuis deux ans par l’association. Isolé, en situation de grande précarité, Sergeï* ne recevait plus sa retraite depuis plusieurs mois quand le réseau Intermed a été interpellé par le bailleur social.
Aujourd’hui, son dossier a été régularisé et le septuagénaire a repris un suivi médical. Mais le chemin est encore long, et la pandémie de coronavirus n’a pas arrangé les choses. Au prétexte de jeter un œil sur ses poignets, fracturés il y a quelques jours, Marine espère faire prendre conscience au vieil homme de la situation délicate dans laquelle il se trouve. Sergeï* est le dernier occupant du vieil immeuble. D’ici peu, des travaux de rénovation vont démarrer pour assainir le bâtiment, infesté de punaises de lit. Mais Sergeï* refuse de déménager.
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