Pour ajouter de nouveaux lits de réanimation, les hôpitaux français sont contraints de fermer des blocs opératoires. A Lyon-Sud, entre 70 % et 80 % des actes chirurgicaux sont annulés, y compris sur des patients atteints de cancers.
(…) Dans une région Auvergne-Rhône-Alpes frappée de plein fouet par la troisième vague épidémique, avec une accélération de l’afflux de malades du Covid-19 en réanimation depuis le début du mois d’avril (ils étaient 500 fin mars, ils sont 682 au 13 avril), l’équation devient de plus en plus complexe. Dans le grand centre hospitalier ancré au sud de la métropole, l’un des principaux sites des Hospices civils de Lyon (HCL), il faut se partager 5 blocs opératoires, contre 23 en temps normal, et deux blocs d’urgence. Soit quasiment le niveau extrême où l’hôpital, devenu « tout Covid », avait dû descendre au printemps 2020.
La mise en place de cette réunion hebdomadaire du « conseil des sages » date de cette première crise. Au troisième étage du « pavillon chirurgical » planté sur le campus hospitalo-universitaire de 80 hectares, le professeur Ruffion ne mâche pas ses mots. « On doit appliquer des critères de sélection de plus en plus sévères, nous prenons du retard même sur les cancers, souligne l’homme de 52 ans. Cette semaine, j’ai dû décaler un cancer de la vessie, j’ai pris le moins grave, ça va aller si c’est seulement pour une semaine, mais on n’est jamais sûr pour la semaine d’après. »
Lui comme d’autres chirurgiens le rappellent : « Cela fait un an que ça dure, on repart comme en première vague, mais la situation est bien pire. » Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’activité chirurgicale n’a jamais pu reprendre à son rythme normal. Ces cinq derniers mois, après la vague de novembre 2020 particulièrement virulente dans la région, les blocs de Lyon-Sud ont tourné au maximum aux deux tiers de leur activité habituelle, avant de devoir à nouveau réduire la voilure.
Chargement des commentaires…