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ZFE de Lyon : le plan des écologistes pour interdire le diesel en 2026

Ce lundi 15 mars, le conseil de Métropole de Lyon va adopter les objectifs des écologistes pour renforcer la Zone à Faibles Emissions (ZFE). Pour le moment, une seule nouvelle mesure coercitive : les véhicules des particuliers Crit’Air 5 ne pourront plus circuler en 2022. Pour le reste, l’élargissement du périmètre de la ZFE et la méthode pour sortir du diesel en 2026 seront décidés après une concertation lancée cette année.

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Panneau d'entrée de la Zone à faibles émissions (ZFE), quai Paul Sédaillan dans le 9ème arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon

L’écologiste Bruno Bernard le proclame : la Métropole de Lyon compte se placer en pionnière des politiques d’amélioration de la qualité de l’air en France.

Pour l’heure, en dehors de la circulation différenciée mise en place pendant les pics de pollution, les seuls véhicules interdits dans le centre de la métropole quotidiennement sont les véhicules professionnels Crit’Air 3-4-5.

Les véhicules les plus polluants des particuliers interdits en 2022

Le plan pour renforcer la ZFE voté lundi 15 mars en conseil de Métropole. Il se décline en trois axes :

  1. Interdiction des véhicules personnels vignette Crit’Air 5 à partir du 1er janvier 2022.
  2. Élargissement du périmètre de la ZFE.
  3. Interdiction de tous les véhicules diesel des particuliers à partir du 1er janvier 2026.

S’agissant de l’élargissement du périmètre et de l’interdiction progressive des véhicules les plus polluants, aucune date précise n’a été inscrite. On connaît seulement la date pour les Crit’Air 5 et l’objectif (2026) pour les véhicules roulant au diesel.

Pierre-Bénite et Écully dans le périmètre de la ZFE ?

Concernant l’agrandissement de la ZFE, l’exécutif écologiste envisage dans un premier temps d’inclure dans la ZFE les communes de Pierre-Bénite et Écully ainsi que la M6/M7. Cet élargissement devra être discuté lors d’une concertation.

Rappelons que pour l’heure la ZFE correspond aux communes de Lyon, et d’une bonne partie des communes de Villeurbanne et Caluire-et-Cuire (à l’intérieur du périphérique). Mais le périphérique lyonnais et la M6/M7 (anciennement autoroute A6/A7) qui traverse Lyon sont exclus de ce périmètre.

Périmètre actuel de la Zone à faibles émissions (ZFE) de Lyon.

Une année de concertation

Lors de la présentation à la presse de ce plan, les écologistes ont sorti le parapluie. Le calendrier pourrait être modifié s’il s’avère irréalisable ou si la concertation fait apparaître une opposition.

Des mesures d’accompagnement sont d’ores et déjà en réflexion, ainsi que des régimes dérogatoires. Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président en charge des déplacements précisait :

« On se donne l’année pour réfléchir à tout ça, on a lancé de nombreuses études dont nous présenterons les résultats durant la concertation. »

La Métropole de Lyon a sollicité la Commission Nationale du Débat Public pour « garantir la rigueur de cette concertation ».

Bruno Bernard, Jean-Charles Kohlhaas et Pierre Athanaze à la conférence de presse sur la ZFE du 12/03/2021 ©LS/Rue89Lyon
Jean-Charles Kohlhaas, Bruno Bernard et Pierre Athanaze à la conférence de presse sur la ZFE du 12/03/2021Photo : LS/Rue89Lyon

Quelles mesures d’accompagnement ?

Des aides forfaitaires au rachat de véhicules dits « propres » pour les professionnels existent déjà. Pour les poids lourds, les véhicules utilitaires légers ainsi que les triporteurs électriques.

Selon Jean-Charles Kohlhaas, les professionnels qui ont fait appel aux mesures d’accompagnement pour changer leurs véhicules suite à la mise en place de la ZFE décidée sous David Kimelfeld (prédécesseur de Bruno Bernard) ne sont pas très nombreux .

Des aides financières seront aussi mises en place pour le rachat de véhicules particuliers. Mais pour l’instant, le type d’aide et les montants prévus n’ont pas été communiqués.

Malgré ce flou pointé par l’opposition (lire plus loin), Jean-Charles Kohlhaas défend la méthode et le calendrier écologiste :

“Il y a 6% de renouvellement du parc automobile chaque année. Plus tôt on envoie un message fort, plus les personnes y penseront au moment de changer leur voiture. Entre 2019 et 2020 on est passés de 46 000 véhicules diesel à 28 000 dans la métropole .”

Difficile contrôle du respect de la ZFE

En matière de lutte contre la pollution atmosphérique et donc de ZFE, les collectivités sont dépendantes de l’Etat pour faire appliquer les restrictions de circulation. Puisque cela dépend aujourd’hui de contrôles de police et, dans le futur, de la mise en places de contrôles automatisés.

Actuellement, selon la Métropole de Lyon, les très rares contrôles de police n’ont pas permis le respect des normes en vigueur.

Bruno Bernard à la conférence de presse sur la ZFE du 12/03/2021 ©LS/Rue89Lyon
Bruno Bernard, le président écologiste de la Métropole de Lyon, à la conférence de presse sur le renforcement de la ZFE le 12 mars 2021Photo : LS/Rue89Lyon

Bruno Bernard avait misé sur l’instauration d’un système de lecture automatique par radar des plaques dès le 1er janvier 2022 pour sanctionner les contrevenants.

“On a demandé au gouvernement. Ce ne sera sûrement pas prêt avant 2023.”

A Lyon, quelques centaines de conducteurs ont été verbalisés selon Jean-Charles Kohlhaas qui précise :

“Souvent c’était en même temps que pour autre chose, la police arrêtait quelqu’un parce qu’il avait grillé un feu rouge et en faisant le tour du véhicule il remarquait qu’il était en infraction par rapport à la ZFE.”

Pour l’opposition, des mesures « anti-sociales »

L’opposition n’a pas bien accueilli ce renforcement de la ZFE. En témoigne le communiqué du groupe Progressistes et Républicains, présidé par David Kimelfeld, prédécesseur de Bruno Bernard à la tête de la Métropole, intitulé :

« Évitons de faire de la ZFE une Zone de Forte Exclusion ».

Le groupe proche de La République en Marche craint que ces mesures ne laissent sur le carreau les plus démunis :

« Concrètement, ce sont des milliers de foyers, souvent parmi les plus modestes au vu des véhicules concernés, qui ne pourront plus entrer dans le périmètre de la ZFE d’ici début 2022. »

Le groupe Rassemblement de la Droite, du Centre et de la Société civile (LR) reproche aussi des échéances précipitées et une absence actuelle d’accompagnement des publics ciblés :

“Ce sont des mesures anti-sociales. Elles vont imposer à plus de 300 000 propriétaires à changer leur véhicule dans un délai restreint et pour les plus modestes qui n’auront pas la capacité financière à renoncer à l’usage de leur voiture ”

Pour ces élus de la droite LR :

“La volonté réelle est de diminuer drastiquement le nombre de voitures surtout dans l’hyper-centre et d’empêcher les habitants de la périphérie de s’y rendre en voiture par une remise en cause de la liberté fondamentale d’aller et venir : « chacun chez soi », voilà le vrai crédo de cette majorité !”

Les collombistes d’Inventer la Métropole de Demain, (LREM) ont aussi témoigné leur désaccord :

« Alors qu’il aurait fallu présenter un vrai plan de lutte contre la pollution de l’air, l’exécutif nous propose de valider seulement un objectif politique : la sortie du diesel d’ici à 2026. »

Panneau d'entrée de la Zone à faibles émissions (ZFE), quai Paul Sédaillan dans le 9ème arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon
Panneau d’entrée de la Zone à faibles émissions (ZFE), quai Paul Sédaillan dans le 9ème arrondissement de Lyon.Photo : LB/Rue89Lyon

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