Comment quantifier une dégradation ou un décrochage social d’une partie de la population ? Il n’existe pas un unique indicateur ni de tableau de bord en temps réel. L’entreprise présente donc dès le départ certaines limites : tout n’est pas quantifiable ou apparaîtra plus tardivement dans les statistiques.
Un exemple : le surendettement. Un des indicateurs auquel on pense spontanément en pareil cas et que nous voulions mobiliser dans ce travail. Les chiffres des « fichés Banque de France » pour l’année 2020 dans le Rhône devraient être connus à la fin du mois. Selon nos informations le nombre de dossiers traités par la Banque de France ne devrait pas beaucoup varier par rapport à 2019. Toutefois, cela ne veut pas dire que la situation économique de certains foyers fragiles ne s’est pas aggravée en 2020 du fait de la crise. Mais sans dossier constitué pas d’apparition dans les statistiques.
Pour les acteurs de l’action sociale à Lyon et sa région que nous avons interrogés un constat semble partagé : le premier confinement a laissé des traces. Pas directement sur le moment, malgré des situations d’urgence, mais dans les mois qui ont suivi.
Il ressort des chiffres et de leurs retour du terrain trois principaux constats :
- une dégradation prévisible de la situation sociale d’une partie de la population déjà fragilisée
- Si la situation sociale n’est pas en train de s’écrouler totalement (les dispositifs d’aide exceptionnels ou plus traditionnels assurent toujours une fonction d’amortisseur social), apparaît toutefois un début de décrochage chez certains qui parvenaient jusque là à rester au-dessus de la ligne de flottaison
- « une souffrance psychique » grandissante qui est un réel frein à la prise à la charge et l’accès aux droits.
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