Au lendemain des résultats, un recours avait été déposé contre ces élections et la victoire de Mohamed Boudjellaba, par sa prédécesseuse à la mairie. Une contestation entendue par le tribunal administratif qui a publié ce mercredi sa décision d’annuler toute l’opération électorale 2020 pour la commune de Givors.
Des « intimidations » devant des bureaux de vote
Le tribunal fait état de « plusieurs incidents », qui avaient été signalés aux abords des bureaux 9 et 10 à Givors :
« Les procès-verbaux dressés par les présidents de ces bureaux font état d’attitudes véhémentes voire d’intimidations sur les électeurs de la part de soutiens du candidat gagnant.
Compte tenu de la gravité de ces agissements, contraires au libre exercice du droit de suffrage, et au très faible écart de voix entre les listes, les juges estiment que ces troubles ont été de nature à altérer la sincérité du scrutin. »
Même si l’irrégularité n’a éventuellement été commise qu’au second tour, le juge annule nécessairement l’ensemble des opérations électorales des deux tours du scrutin.
Mais Mohamed Boudjellaba a décidé de faire appel de la décision, devant le Conseil d’État, pour faire appel de cette décision qui n’est donc pas effective.
Mohamed Boudjellaba se dit « choqué »
Le maire de Givors, sur la sellette, a publié via ses réseaux sociaux un texte dans lequel il se dit « choqué, frappé par une injustice » :
« Je suis […] surpris de découvrir dans le jugement du Tribunal l’existence supposée d’attestations, alors que celles-ci ne m’ont jamais été communiquées, allant ainsi à l’encontre d’un principe clé de notre justice : le contradictoire. Je suis intimement convaincu que cette décision est une erreur. »
Si le Conseil d’État, juge administratif suprême, venait à confirmer la décision du TA de Lyon, les électeurs de Givors seraient appelés à retourner aux urnes pour désigner de nouveau leur maire.
Monique Cosson, co-secrétaire EELV Rhône-Alpes, a réagi à son tour pour soutenir le maire nouvellement élu.
“[Il s’agit d’] une décision qui contredit le rapporteur public, c’est extrêmement rare, et de fait incompréhensible, nous sommes abasourdis. Cette décision est cependant suspendue du fait de l’appel, que nous suivrons avec attention. Nous soutenons Mohamed Boudjellaba et son équipe qui travaillent sans relâche pour les Givordines et Givordins depuis cet été”.
Monique Cosson, co-secrétaire d’EELV Rhône-Alpes
La malédiction au-dessus de la mairie de Givors
Ce n’est pas la première fois qu’un premier édile de la Ville de Givors a maille à partir avec la justice. Le communiste Martial Passi, dont Christiane Charnay peut être considérée comme l’héritière, a lui aussi connu bien des déboires.
Il a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité, le 11 avril 2020. L’embauche de sa sœur en tant que directrice générale de la Ville avait été qualifiée de prise illégale d’intérêts et recel.


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