Il y a tout juste un an, le 10 décembre 2019, Arthur Naciri, 23 ans, se faisait passer à tabac près de la place Bellecour, alors qu’il participait à une manifestation contre la réforme des retraites.
Rue89Lyon publiait alors le soir-même un article à partir de témoignages, d’une vidéo et des photos d’un médecin bénévole. Sans ces images, aucune poursuite ni dossier judiciaire n’auraient émergé.
Les deux agents de police convoqués au tribunal ce jeudi 10 décembre ont choisi pour les représenter Laurent-Franck Liénard, avocat médiatique s’il en est, décrit dans la presse sans qu’il ne s’oppose aux termes comme “passionné d’armes et de sécurité”.
C’est lui qu’Alexandre Benalla avait aussi choisi pour sa défense. Joint par téléphone, l’avocat parisien sait déjà qu’il ne pourra pas être présent au tribunal correctionnel de Lyon cette semaine. Aussi l’audience sera-t-elle très certainement renvoyée.
Dans un contexte politique bouillant, émaillé par le débat qu’a provoqué le projet de loi “sécurité globale” et qui fait régulièrement sortir dans la rue plusieurs milliers de personnes, ce procès revêt des atours symboliques.
Grand nombre de violences commises à l’encontre de manifestants, pendant chacun des actes dits de “Gilets jaunes”, à Lyon notamment, ont été largement documentées, sans écho judiciaire jusqu’alors.
Si le dossier d’Arthur Naciri a connu une tournure différente, c’est uniquement du fait de l’existence d’images -impressionnantes- de ses blessures et de la scène de violence, et de leur diffusion par Rue89Lyon, suivi d’un grand nombre de titres de presse.
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