Après deux rassemblements et une manifestation qui a réuni entre 7 500 et 13 000 personnes (selon les chiffres de la préfecture ou des organisateurs), un nouveau temps fort de mobilisation est attendu à Lyon.
L’appel national de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale est relayé localement.
Comme dans une cinquantaine de villes, on manifestera donc à Lyon.
La Presqu’île de Lyon quasi interdite aux manifestants
La préfecture du Rhône a entendu l’« appel » des représentants des commerçants de la Presqu’île de ne plus autoriser de manifestation en centre ville de Lyon.
La préfecture a ainsi interdit aux organisateurs le départ de la manifestation des Terreaux. Dans un communiqué délivré vendredi après-midi, la préfecture du Rhône explique que cette interdiction a été prise pour des « raisons évidentes de sécurité » mais aussi que cette « mesure a pour objectif que l’activité économique de la Presqu’île se déroule le plus normalement possible ».
Le parcours ne sera donc pas identique à celui de la semaine dernière : départ à 15h de la place Maréchal Lyautey pour se rendre place Bellecour via les quais du Rhône (rive gauche) et la place Antonin Poncet.
Dans un communiqué publié sur l’événement Facebook, les organisateurs lyonnais de cette deuxième Marche des liberté déplorent cette interdiction.
« Les autorités voudraient-elles invisibiliser les mobilisations contre la loi « sécurité globale » ? Peut-être, mais nous pensons que l’exclusion de la Presqu’île traduit aussi un choix politique profond : ne pas déranger les affaires de ce grand centre commercial de luxe qu’est devenue la Presqu’île au fil des ans sous l’impulsion des élus au pouvoir. Le blocage des manifestations à l’entrée de la rue de la Barre de l’Hôtel-Dieu, ancien hôpital accueillant maintenant des boutiques de luxe, en est la meilleure illustration ».
Les organisateurs ajoutent qu’ils se montrent « solidaires » avec les petits commerçants :
« Nous sommes conscients que la crise sanitaire a dramatiquement impacté de nombreux commerçants. Nous sommes solidaires des petits commerces créateurs de lien social. Nous sommes solidaires des employé-e-s souvent précarisé-e-s des grandes enseignes. Si nous nous mobilisons pour les libertés fondamentales de tous, comme le droit de manifester, c’est aussi pour permettre aux manifestations de commerçants et d’indépendants d’avoir lieu ».
Le 28 novembre, des affrontements entre policiers et certains manifestants avaient éclaté à partir du passage du cortège à proximité de la préfecture. Selon la préfecture du Rhône, 23 policiers avaient été blessés et 7 manifestants avaient été interpellés.
Deux policiers de la BAC comparaissent devant le tribunal à Lyon
Toujours le retrait de la loi « sécurité globale »
Cette nouvelle manifestation s’inscrit dans un contexte de grand flou institutionnel autour de cette loi « sécurité globale » et de la réécriture potentielle du fameux article 24 qui prévoit de punir l’utilisation malveillante d’images des forces de l’ordre.
Dans un communiqué, la coordination nationale souhaite maintenir la pression sur le gouvernement et en appel à Emmanuel Macron pour retirer cette loi.
« Le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.
Ils essaient de sortir l’article 24 de la proposition de loi Sécurité globale… pour mieux inclure ses dispositions dans l’article 25 de la loi sur le séparatisme. Et les articles 21 et 22 sont toujours là, visant l’instauration d’outils de surveillance de masse. L’utilisation des drones avec caméras (article 22) menace la liberté d’expression et de manifestation et rend illusoire la protection des sources des journalistes et lanceur·ses d’alerte.
Ces dispositions liberticides, ainsi que celles du Schéma national du maintien de l’ordre, représentent une menace pour le droit d’informer et d’être informé et doivent disparaître ».
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