Point hebdomadaire effectué en date du 04 novembre octobre 2020. Voir le dernier point régional et les chiffres par département en Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette « deuxième vague » de l’épidémie de Covid-19 n’épargne pas l’Isère comme lors de la première. Les indicateurs hospitaliers n’ont rien à voir avec les niveaux constatés au printemps. Surtout, la situation se dégrade depuis le mois d’août dans le département sans réellement marquer le pas. Y compris à Grenoble.
Covid-19 : un taux d’incidence plus important dans la métropole de Grenoble que dans celle de Lyon
Le 14 octobre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait la mise en place d’un couvre-feu nocturne (21h-6h) en Île-de-France et dans huit autres métropoles françaises. Parmi elles, les métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne. La mesure est entrée en vigueur au 17 octobre. La semaine suivante, la métropole de Clermont-Ferrand était également concernée.
Presque trois semaines après la mise en œuvre de la mesure, peut-on dire que le couvre-feu a eu un effet sur l’évolution de l’épidémie ? Difficile encore de l’affirmer. Toutefois, l’évolution du taux d’incidence dans deux des quatre grandes métropoles (Lyon et Saint-Etienne) de la région Auvergne-Rhône-Alpes a progressé de façon bien moins rapide durant la semaine du 24 au 31 octobre. Cette évolution sur une semaine devra être confirmée dans les jours et semaines à venir.
Ce ralentissement ne signifie toutefois pas encore une baisse à ce stade. Alors que les semaines précédentes il progressait de 30 à 40% environ dans les métropoles de la région, le taux d’incidence a cru moins vite du 24 au 31 octobre. Il progresse ainsi de 4,5% dans la métropole de Saint-Etienne, de 4% dans la métropole de Lyon.
Il a toutefois progressé encore de 16,5% dans la métropole de Grenoble. Elle présente désormais, selon cet indicateur, une dynamique plus importante que dans celle de Lyon.
Covid-19 : en Isère un taux d’incidence proche de celui du Rhône
A l’échelle du département, la situation n’est pas bien meilleure. Le taux d’incidence hebdomadaire consolidé en Isère au 27 octobre atteignait les 820 cas pour 100 000 habitants. Un niveau proche de celui du Rhône (906 cas). L’écart de population entre les deux départements est moindre que celui entre les deux métropoles, les niveaux constatés en Isère ne sont donc pas loin d’être plus dégradés que dans le Rhône. L’Isère n’est toutefois pas le département d’Auvergne-Rhône-Alpes présentant les plus mauvais chiffres ces dernières semaines concernant cet indicateur.
Comme ailleurs dans la région, toutes les tranches d’âge voient l’épidémie progresser en leur sein ces dernières semaines. Le taux d’incidence chez les plus de 60 ans est très élevé. L’épidémie a toutefois particulièrement circulé ces derniers jours en Isère parmi les 30-50 ans. Le taux de positivité dans le département au 27 octobre (près de 33%) était également largement supérieur de près de 10 points à celui du Rhône (24,5%) alors même que le dépistage (en volume) y a été deux moins important en volume sur la semaine écoulée (20-27 octobre).
Plus de 200 personnes en plus hospitalisées en une semaine en Isère
Les indicateurs hospitaliers en Isère concernant l’épidémie de Covid-19 continuent logiquement de s’aggraver.
Au 4 novembre, le nombre de patients Covid-19 hospitalisés en simultané en Isère était près de 4 fois supérieur à celui maximal atteint au printemps. Le nombre de patients en réanimation à cette même date était deux fois plus important qu’au pire moment de la première vague. Aussi, la courbe des décès de patients Covid-19 en Isère, suit ces derniers jours une évolution bien plus rapide qu’au printemps.
La préfecture a indiqué qu’en cas d’augmentation de la mortalité à ce même rythme, la réquisition de lieux publics telle que la patinoire de Grenoble pourrait être envisagée pour accueillir les cercueils.
Les données hospitalières de l’épidémie de Covid-19
Elles proviennent des chiffres de Santé Publique France. Il s’agit de données journalières pour le nombre d’hospitalisations, de personnes en réanimation et de personnes décédées. Pour le taux d’incidence, il s’agit de données établies de façon hebdomadaire.
Précisions :
Pour le nombre de patients hospitalisés ou en réanimation ou en soins intensifs, il s’agit de données journalières non cumulées et provenant des hôpitaux (hors Ehpad donc). Les chiffres représentent donc le nombre de personnes hospitalisées ou en réanimations à ce jour.
Pour le nombre de personnes décédées à l’hôpital, les chiffres présentés sont un cumul depuis le début de la publication des données, à savoir le 18 mars. Voilà pourquoi les courbes des décès sont différentes des autres. Elles se stabilisent mais ne diminuent donc pas.
Limites des données hospitalières de Santé Publique France :
Le système de déclaration des cas n’est pas exhaustif et le nombre d’établissements déclarant varie au cours du temps ;
Certains patients, présents dans la base de données hospitalières à un moment donné, sont retirés de la base de données par les établissements de santé lorsque le résultat biologique du patient est négatif par rapport au COVID-19.
Le taux d’incidence de l’épidémie de Covid-19
Le taux d’incidence correspond au nombre de tests positifs pour 100.000 habitants. Il est calculé de la manière suivante : (100000 * nombre de cas positif) / Population.
Il est permis grâce au Système d’Informations de DEPistage (SI-DEP). Le nouveau système d’information de dépistage (SI-DEP), en déploiement depuis le 13 mai 2020, est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats des laboratoires des tests (RT-PCR) réalisés par l’ensemble des laboratoires de ville et établissements hospitaliers concernant le SARS-COV2.
Précision :
Sélection de la première date avec pcr positive si plusieurs prélèvements positifs pour un même patient
Limites :
Seuls les tests biologiques des personnes pour lesquelles le département de résidence a pu être localisé sont représentés sur les cartes. Les personnes dont le département n’a pas pu être remonté dans les données SIDEP ne sont comptabilisées qu’au niveau France entière. De ce fait la somme des tests indiqués dans les départements ou régions est inférieure au nombre de tests indiqué en France.
Le délai de remontée des tests peut excéder 9 jours dans certains cas. Les indicateurs sont ajustés quotidiennement selon la réception des résultats.
Concernant le taux d’incidence, nous travaillons ici avec des données hebdomadaires. Ceci pour éviter les fluctuations quotidiennes parfois importantes. Cette échelle de temps permet de visualiser une évolution plus significative à nos yeux.
Les données de Santé Publique France concernant cet indicateur sont disponibles à partir du 13 mai 2020. Ceci explique que nos tableaux commencent au 19 mai, terme de la première semaine de 7 jours de statistiques.
Comme indiqué ci-dessus, le temps de remontée de ces données est plus long. De fait, ceci explique que pour notre point hebdomadaire nous n’ayons pas à disposition les données des tous derniers jours nous permettant d’effectuer un calcul du taux d’incidence hebdomadaire à date de la publication. Nous attendons que les données nous permettent de calculer cet indicateur de 7 jours en 7 jours à compter du 13 mai.
Le nombre de tests de dépistage Covid-19
Quels tests ?
Il s’agit de ceux enregistrés dans le système SI-DEP. Le nouveau système d’information de dépistage (SI-DEP), en déploiement depuis le 13 mai 2020, est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats des laboratoires des tests (RT-PCR) réalisés par l’ensemble des laboratoires de ville et établissements hospitaliers concernant le SARS-COV2.
Précisions : Si plusieurs prélèvements sont rapportés pour un même patient:
Sélection de la première date pour les pcr ayant le même résultat (par exemple première date si plusieurs pcr négatives)
Si pcr discordantes chez un même patient (N et P), la première pcr positive est conservée.
Exclusion des résultats ininterprétables
A compter du 29/08, les indicateurs issus des données de laboratoires (SI-DEP) présentent des taux d’incidence, de positivité et de dépistage corrigés en fonction des dépistages réalisés dans les aéroports à l’arrivée des vols internationaux.
La correction s’applique sur l’ensemble des données postérieures à la date du 12 août.
Limites :
Seuls les tests biologiques des personnes pour lesquelles le département de résidence a pu être localisé sont représentés sur les cartes. Les personnes dont le département n’a pas pu être remonté dans les données SIDEP ne sont comptabilisées qu’au niveau France entière. De ce fait la somme des tests indiqués dans les départements ou régions est inférieure au nombre de tests indiqué en France.
Le délai de remontée des tests peut excéder 9 jours dans certains cas. Les indicateurs sont ajustés quotidiennement selon la réception des résultats.

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