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Covid-19 : en Auvergne-Rhône-Alpes la « vague » plus haute qu’au printemps

[GRAPHIQUES] Les indicateurs de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes poursuivent leur nette dégradation. La région, spécialement la partie Rhône-Alpes, est celle où la circulation du virus a été la plus forte ces derniers jours en France. Le nombre d’hospitalisations a atteint le pic d’avril dans beaucoup de départements, comme le Rhône. Par endroits, ce pic est même déjà deux à trois fois supérieur.

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Carte du Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes

En Auvergne-Rhône-Alpes, la situation sanitaire continue de se dégrader fortement et rapidement.

Dans certains départements, l’état de certains indicateurs est déjà bien plus dégradé qu’au plus fort de la « vague » du printemps. Des niveaux qui avaient alors été atteints après plusieurs semaines de confinement strict, le plus souvent au début du mois d’avril.

Là, le confinement n’a pas encore débuté. Ce sera le cas à compter du vendredi 30 octobre, comme l’a annoncé ce mercredi 28 octobre au soir le président de la République Emmanuel Macron. Si l’évolution des indicateurs suit la même tendance qu’au printemps avant de s’infléchir, les niveaux actuels pourraient donc continuer leur dégradation.

Depuis 15 jours, la région Auvergne-Rhône-Alpes est le territoire le plus touché

Du 19 au 25 octobre, la région Auvergne-Rhône-Alpes a connu une très forte progression de l’épidémie (voir carte plus bas). A l’exception de l’Allier et du Cantal, dans tous les autres départements de la région le taux d’incidence -qui permet de mesurer la dynamique de l’épidémie- était supérieur (souvent largement) à 300 cas pour 100 000 habitants.

Durant cette semaine, comme  la précédente, la région Auvergne-Rhône-Alpes est celle où la progression de l’épidémie est la plus forte en France. Devant l’Île-de-France ou les Hauts-de-France. Elle est donc depuis deux semaines « l’épicentre » de l’épidémie dans le pays.

Covid-19 : une progression hebdomadaire toujours proche des 40% en Auvergne-Rhône-Alpes

Selon les données harmonisées de Santé Publique France, le taux d’incidence hebdomadaire régional s’élevait à 514 cas pour 100 000 habitants au 20 octobre. Au 13 octobre, il s’élevait à 309,5 cas. Soit une progression d’environ 40% sur une semaine. Durant la semaine du 6 au 12 octobre, il avait déjà connu une augmentation du même ordre (37%). Depuis fin septembre, l’indicateur progresse de 30 à 40% chaque semaine dans la région.

Les moins touchés restent toujours les 0-9 ans même si le taux d’incidence de cette tranche d’âge ne cesse d’augmenter depuis fin septembre. Surtout, depuis cette date, aucune tranche d’âge n’a, à l’échelle régionale, connu de ralentissement de la propagation du virus. Les hausses sont mêmes très importantes. Entre le 22 septembre et le 20 octobre 2020, voici l’évolution des taux d’incidences par tranches d’âge :

  • +60% chez les 0-9 ans
  • +63% chez les 20-29 ans
  • +80% chez les 30-39 ans, les 40-49 ans, les 50-59
  • +83% chez les 60-69 ans, 70-79 ans
  • +85% chez les 80-89 ans
  • +88% chez les + de 90 ans.
  • +76% au total

Covid-19 : le taux d’incidence continue de s’envoler dans les métropoles de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble

Dans le détail, on note de fortes augmentations du taux d’incidence dans la partie Rhône-Alpes de la région (voir le détail par départements).

Le taux d’incidence a ainsi quasiment triplé en une semaine en Haute-Savoie, plus que doublé en Isère et quasiment doublé en Savoie, en Ardèche et dans l’Ain. Il a été multiplié par 1,5 dans la Loire et le Rhône. Dans la partie Auvergne, il est resté plutôt stable dans le Cantal. Ailleurs, il a là aussi augmenté fortement (Allier et Haute-Loire notamment).

Dans les métropoles régionales, les indicateurs du taux d’incidence affichent des niveaux toujours très élevés et en progression. Les mesures de couvre-feu imposées n’ont semble-t-il pour l’heure pas ou pas encore montré leurs effets.

La Métropole de Saint-Etienne est celle qui présente le pus fort taux d’incidence, assez vertigineux, dépassant les 1100 cas pour 100 000 habitants au 24 octobre (+30% par rapport à la semaine précédente). La Métropole de Lyon dépassait les 800 cas pour 100 000 habitants (+28%).

La situation n’est toujours pas rassurante dans celle de Grenoble, bien moins peuplée que celle de Lyon mais qui présente pourtant un taux d’incidence proche : 756 cas pour 100 000 habitants (+32%). Dans la métropole de Clermont-Ferrand, la dynamique moins forte la semaine passée, s’est depuis accéléré. Le taux d’incidence progresse de 38% par rapport à la semaine précédente.

Les hospitalisations atteignent par endroits des niveaux supérieurs à la « vague » du printemps

La semaine passée, certains indicateurs hospitaliers montraient une situation proche de celle des mois de mars et avril derniers. La circulation toujours plus active du virus a continué d’aggraver la situation dans les hôpitaux. Désormais, la quasi totalité des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes a retrouvé un niveau d’hospitalisation équivalent à celui de la « première vague ». Dans certains, il a déjà doublé voire triplé.

Au 27 octobre, l’Allier enregistrait un nombre d’hospitalisations en simultané de patients Covid-19 quasiment trois fois supérieur à son pic d’avril dernier. Même chose dans le Cantal ou la Haute-Loire. Les départements de l’ancienne Auvergne, plus épargnés au printemps, sont cette fois davantage touchés.

A cette même date, le Rhône avait retrouvé son niveau d’hospitalisations maximal du printemps. En Isère, deuxième département le plus peuplé mais relativement épargné au printemps, les hospitalisations en simultané au 27 octobre étaient plus de deux fois supérieures au maximum enregistré en avril dernier.

La Haute-Savoie, la Drôme et l’Ardèche, parmi les plus touchés au printemps rapportés à leur population, n’ont pas encore retrouvé les niveaux du printemps. Mais, là aussi, le nombre de patients Covid-19 hospitalisés augmente fortement et devrait dépasser les statistiques enregistrées au printemps.

Au 27 octobre, 3951 patients Covid-19 étaient ainsi hospitalisés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Un tiers d’entre eux l’étaient dans le Rhône (1232 patients). Lors de notre dernier point hebdomadaire, le nombre d’hospitalisations étaient de 2663, soit une augmentation sur une semaine de 32%.

Des patients d’Auvergne-Rhône-Alpes transférés dans une autre région

Au sein des Hospices Civils de Lyon (HCL), 554 patients Covid-19 étaient hospitalisés au 27 octobre dont 107 en réanimation. Sur une semaine, le taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 était d’environ 60% (contre 45% la semaine passée). Une augmentation nette. Alors même que le nombre de lits de réanimation a été augmenté par les services des HCL, passant de de 169 à 200 lits disponibles par rapport à la semaine précédente. Des premiers patients ont été transférés et sont désormais hospitalisés dans des établissements de la région Pays de la Loire.

A l’échelle régionale, 476 personnes atteintes de la Covid-19 se trouvaient en réanimation au 27 octobre. Une augmentation de 20% par rapport à la semaine passée. Malgré cette hausse, le nombre de patients Covid-19 en réanimation semble encore relativement faible.

C’est pour l’heure la seule différence positive par rapport au printemps dernier. La progression des admissions en réanimation évolue de façon moins rapide qu’au printemps alors que les hospitalisations explosent par endroits. Malgré tout, l’Isère et la Haute-Loire font exception. Ils présentent actuellement un nombre de patients Covid-19 en réanimation supérieur (pour l’Isère) ou équivalent (pour la Haute-Loire) au plus haut de la vague du printemps.

Un taux de positivité qui augmente assez faiblement

Autre point plus positif : l’évolution du taux de positivité (part des tests positifs dans l’ensemble du dépistage effectué). Elle est relativement faible, au regard notamment d’un dépistage toujours en augmentation ces dernières semaines (+20% au 20 octobre par rapport à la semaine précédente).

Il est ainsi resté stable dans l’Ain et l’Allier. Il a même diminué en Ardèche et dans le Cantal (rare département à avoir connu une baisse du dépistage). Il est en très légère hausse dans le Puy-de-Dôme, le Rhône et la Haute-Savoie (+ 1 point). En Isère et dans la Loire, départements parmi les plus touchés par l’épidémie, il augmente de 3 points, plus fortes hausses au 20 octobre par rapport à la semaine précédente.


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