Visualisez l’évolution des indicateurs en Isère en graphiques.
(Rue89Lyon propose un point hebdomadaire, celui que vous lirez ci-après a été effectué en date du 30 septembre)
La situation continue de se dégrader à Grenoble et, globalement, dans la région. Ce jeudi 1er octobre, Olivier Véran, ministre de la santé a parlé « d’évolution préoccupante » dans la métropole de Lyon mais aussi dans celles de Grenoble et Saint-Etienne pour la région Auvergne-Rhônes-Alpes. Si la situation venait à se dégrader encore dans les jours à venir, ces zones pourraient être concernées par des restrictions plus importantes encore.
La dynamique de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes toujours aussi forte
Les mesures en vigueur prises par le gouvernement, annoncées deux jours après celles du préfet de région, n’ont donc pour l’heure pas encore montré leur effet. Au 20 septembre dernier on constatait une progression de 30% du taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) sur une semaine. Au 22 septembre, il progresse de 18% par rapport au 15 septembre, date de notre dernier pointage. A cette date, sur une semaine, il s’élevait à 120 cas dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Contre 101 une semaine plus tôt.
A l’exception des plus jeunes (0-9 ans) et des plus âgés (90 ans et plus), la dynamique de l’épidémie est en progression dans toutes les tranches d’âges de la population régionale. Y compris donc chez le public le plus fragile au-delà de 60 ans. Le taux d’incidence régional progresse fortement sur une semaine parmi la population de 30 à 60 ans. Il frise les 300 cas chez les 20-29 ans.
Des tests de dépistage en baisse pour la première fois depuis août en Auvergne-Rhône-Alpes
Le dépistage a ralenti sur une semaine en Auvergne-Rhône-Alpes. Une telle décrue n’était plus intervenue depuis le début du mois d’août 2020. Entre le 15 et le 22 septembre, cela représente 5000 tests de moins que la semaine précédente.
Les plus jeunes, 0-9 ans, ont été beaucoup moins testés. Le dépistage avait, il est vrai, beaucoup progressé pour cette tranche d’âge la semaine précédente. Il revient ainsi à un volume hebdomadaire proche de celui constaté depuis début septembre. On constate également une baisse du nombre de tests, légère, chez les 20-40 ans et les plus de 90 ans. Pas de quoi, pour l’heure, faire baisser le taux d’incidence pour autant dans ces tranches d’âge (hormis chez les plus de 90 ans).
La baisse du dépistage se constate dans la grande majorité des départements de la région. Il a continué de progresser toutefois, entre le 15 et le 22 septembre, en Isère, dans la Loire et la Haute-Loire. Partout ailleurs, les tests PCR ont été moins nombreux. Y compris dans le Rhône (- 2000 tests environ sur une semaine), malgré la progression de l’épidémie.
Une situation qui peut s’expliquer par le découragement de certains face à une tension dans les laboratoires et autres lieux de dépistage où les délais pour réaliser un test et obtenir ses résultats ont parfois explosé. Ou par un ralentissement « naturel » après une ruée sur les tests, engendrant cette tension.
Un taux d’occupation des lits de réanimation qui progresse
Dans le dernier point de situation, les Hospices Civils de Lyon (HCL), indiquent qu’au 29 septembre 141 personnes sont hospitalisées pour dans ses hôpitaux (122 en hospitalisation conventionnelle et 19 en réadaptation). A cette date, 40 personnes étaient en réanimation. Sur un total de 139 lits, cela donne un taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 de 29% au sein des HCL. Il y a une semaine, lors du déclenchement du « Plan blanc » dans les hôpitaux des HCL, le taux était de 25%.
Sur l’ensemble de la région lyonnaise, en ajoutant les hôpitaux du Rhône mais de Vienne et Bourgoin en Isère, au 29 septembre, 297 patients Covid-19 étaient hospitalisés et 70 en réanimation.
Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, le taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 était de 22% au 21 septembre 2020. Pour rappel, le seuil de vigilance est fixé à 40% et le seuil d’alerte à 60%.
Pour placer un département en zone d’alerte maximale, il faut par ailleurs que :
- le taux d’incidence soit supérieur à 250 sur 100.000 habitants sur les sept derniers jours dans l’ensemble de la population
- supérieur à 100 pour les personnes âgées de plus de 60 ans
- 30% des lits en réanimation soient occupés par des patients Covid-19.
Au 22 septembre, l’ensemble du département de l’Isère ne remplissait pas ces trois critères. Mais la métropole de Grenoble oui avec un taux d’incidence de près de 280 cas dans l’ensemble de sa population et de 138 chez les plus de 60 ans.
Les chiffres dans le département de l’Isère
Après la très forte dégradation des indicateurs hospitaliers en Isère la semaine précédente, la situation s’est plutôt stabilisée entre le 15 et le 22 septembre en Isère. Le nombre de patients Covid-19 hospitalisés en simultané est resté relativement stable. Tout comme celui des patients en réanimation.
Cela ne pourrait être qu’une petite accalmie avant une nouvelle dégradation. Par ailleurs, le taux d’incidence en Isère, entre le 15 et le 22 septembre, a fortement progressé. Passant de 105 à 145 cas pour 100000 habitants et progressant dans toutes les tranches d’âges de la population (hormis les plus jeunes entre 0 et 9 ans).
Le taux de positivité a lui augmenté de 3 points sur la même période, passant dans le rouge.
Les données hospitalières de l’épidémie de Covid-19
Elles proviennent des chiffres de Santé Publique France. Il s’agit de données journalières pour le nombre d’hospitalisations, de personnes en réanimation et de personnes décédées. Pour le taux d’incidence, il s’agit de données établies de façon hebdomadaire.
Précisions :
Pour le nombre de patients hospitalisés ou en réanimation ou en soins intensifs, il s’agit de données journalières non cumulées et provenant des hôpitaux (hors Ehpad donc). Les chiffres représentent donc le nombre de personnes hospitalisées ou en réanimations à ce jour.
Pour le nombre de personnes décédées à l’hôpital, les chiffres présentés sont un cumul depuis le début de la publication des données, à savoir le 18 mars. Voilà pourquoi les courbes des décès sont différentes des autres. Elles se stabilisent mais ne diminuent donc pas.
Limites des données hospitalières de Santé Publique France :
- Le système de déclaration des cas n’est pas exhaustif et le nombre d’établissements déclarant varie au cours du temps ;
- Certains patients, présents dans la base de données hospitalières à un moment donné, sont retirés de la base de données par les établissements de santé lorsque le résultat biologique du patient est négatif par rapport au COVID-19.
Le taux d’incidence de l’épidémie de Covid-19
Le taux d’incidence correspond au nombre de tests positifs pour 100.000 habitants. Il est calculé de la manière suivante : (100000 * nombre de cas positif) / Population.
Il est permis grâce au Système d’Informations de DEPistage (SI-DEP). Le nouveau système d’information de dépistage (SI-DEP), en déploiement depuis le 13 mai 2020, est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats des laboratoires des tests (RT-PCR) réalisés par l’ensemble des laboratoires de ville et établissements hospitaliers concernant le SARS-COV2.
Précision :
- Sélection de la première date avec pcr positive si plusieurs prélèvements positifs pour un même patient
Limites :
- Seuls les tests biologiques des personnes pour lesquelles le département de résidence a pu être localisé sont représentés sur les cartes. Les personnes dont le département n’a pas pu être remonté dans les données SIDEP ne sont comptabilisées qu’au niveau France entière. De ce fait la somme des tests indiqués dans les départements ou régions est inférieure au nombre de tests indiqué en France.
- Le délai de remontée des tests peut excéder 9 jours dans certains cas. Les indicateurs sont ajustés quotidiennement selon la réception des résultats.
Concernant le taux d’incidence, nous travaillons ici avec des données hebdomadaires. Ceci pour éviter les fluctuations parfois importantes des indicateurs quotidiens. Cette échelle de temps permet de visualiser une évolution plus significative à nos yeux. Les données de Santé Publique France concernant cet indicateur sont disponibles à partir du 13 mai 2020. Ceci explique que nos tableaux commencent au 19 mai, terme de la première semaine de 7 jours de statistiques. Comme indiqué ci-dessus, le temps de remontée de ces données est plus long. De fait ceci explique pour notre point hebdomadaire nous n’ayons pas à disposition les données des tous derniers jours nous permettant d’effectuer un calcul du taux d’incidence hebdomadaire à date de la publication. Nous attendons que les données nous permettent de calculer cet indicateur de 7 jours en 7 jours à compter du 13 mai.
Par exemple, pour ce point hebdomadaire arrêté au 23 septembre, les dernières données disponibles concernant le taux d’incidence départemental sont en date du 20 septembre. Nous ne pouvons ainsi pas boucler le relevé de la semaine du 16 au 23 septembre. Nos tableaux s’arrêtent donc pour ce point au 15 septembre.
Le nombre de tests de dépistage Covid-19
Quels tests ?
Il s’agit de ceux enregistrés dans le système SI-DEP. Le nouveau système d’information de dépistage (SI-DEP), en déploiement depuis le 13 mai 2020, est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats des laboratoires des tests (RT-PCR) réalisés par l’ensemble des laboratoires de ville et établissements hospitaliers concernant le SARS-COV2.
Précisions : Si plusieurs prélèvements sont rapportés pour un même patient:
- Sélection de la première date pour les pcr ayant le même résultat (par exemple première date si plusieurs pcr négatives)
- Si pcr discordantes chez un même patient (N et P), la première pcr positive est conservée.
Exclusion des résultats ininterprétables - A compter du 29/08, les indicateurs issus des données de laboratoires (SI-DEP) présentent des taux d’incidence, de positivité et de dépistage corrigés en fonction des dépistages réalisés dans les aéroports à l’arrivée des vols internationaux.
La correction s’applique sur l’ensemble des données postérieures à la date du 12 août.
Limites :
- Seuls les tests biologiques des personnes pour lesquelles le département de résidence a pu être localisé sont représentés sur les cartes. Les personnes dont le département n’a pas pu être remonté dans les données SIDEP ne sont comptabilisées qu’au niveau France entière. De ce fait la somme des tests indiqués dans les départements ou régions est inférieure au nombre de tests indiqué en France.
- Le délai de remontée des tests peut excéder 9 jours dans certains cas. Les indicateurs sont ajustés quotidiennement selon la réception des résultats.

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