Ou comment Hippolyte, petit margoulin et crooner de bars malfamés va se laisser modeler par les mains du parangon même de la comédienne, Sarah Bernhardt. Hippolyte n’est alors qu’un petit Français exilé à New-York où il montre à qui veut bien payer ce qu’il prétend être la jambe amputée de l’actrice, nageant dans un bocal de formol.
Attirée par l’énergumène faussaire qui, finalement, lui rend un bel hommage métonymique, la comédienne va à sa rencontre, en boitant. Elle l’obligera à la suivre sous peine de le dénoncer pour désertion (on est en pleine Première Guerre Mondiale). Pris en otage par celle que l’on appelle encore « la Divine », vieillissante mais influente, abîmée par la morphine mais encore brillante, Hippolyte va rencontrer ce que Paris propose de meilleur en termes d’artistes et de réseau. Marcel Proust et son asthme, Victor Hugo et son sexe long (véridique), Claude Debussy et sa tristesse, etc.
Ivan Gouillon a composé là une partition de luxe, extrêmement drôle, pour lui-même mais plus encore pour Selena Hernandez, qui interprète avec grande classe une Sarah Bernhardt dont la fin ne pouvait être mieux inventée.
Jusqu’au 3 octobre à la Comédie Odéon.
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