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Masque obligatoire à Lyon et Villeurbanne : quels contrôles des polices ?

On s’y attendait, après le classement du Rhône en zone « rouge ». A la suite de Marseille, Paris et Strasbourg, le port du masque est obligatoire en extérieur dans les communes de Lyon et Villeurbanne à compter du mardi 1er septembre. La police nationale et les polices municipales sont appelées à faire preuve de « discernement ».

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Personnes masquées à Lyon le 31 août 2020.

[Mise à jour du 16 septembre] l’obligation du port du masque à Lyon et Villeurbanne a été reconduite par le préfet du Rhône jusqu’au 30 septembre, par un nouvel arrêté.

Jusque là, pour le rues de Lyon, le port du masque était obligatoire dans certains périmètres très fréquentés de la ville.
A partir du 1er septembre, le préfet du Rhône a signé un arrêté imposant le port du masque dans l’ensemble des rues de Lyon et Villeurbanne, que vous soyez seul ou en groupe.

Le préfet Pascal Mailhos a présenté cette mesure lors d’une conférence de presse ce lundi 31 août, en compagnie des maires de Lyon et Villeurbanne.

L’arrêté n’est pas encore connu mais les contrevenants devraient s’exposer à une amende de 135 euros.

Du discernement demandé aux polices nationales et municipales

Le maire écologiste de Lyon comme le maire socialiste de Villeurbanne n’étaient pas sur la même ligne que le préfet et ne souhaitaient pas la généralisation obligatoire.
Mais, in fine, c’est le préfet qui a décidé, marquant la verticalité du pouvoir gouvernemental.

Les deux maires et le préfet ont toutefois trouvé un terrain d’entente après de longues discussions dimanche : la généralisation de l’obligation du port du masque en extérieur contre l’engagement de la part du préfet de transmettre des consignes de « discernement » à la police nationale.

Grégory Doucet (EELV) a pris « acte de cette obligation ». Le nouveau maire de Lyon défendait une extension des périmètres où le port du masque était déjà obligatoire associés aux renforts de « mesures pédagogiques ».

« La police municipale sera dans les zones les plus à risque. La mairie de Lyon prend sa part. Chacun doit prendre sa part. Car le port du masque n’est pas suffisant. »

Le maire de Lyon a également insisté sur la nécessaire pédagogie liée notamment à manière de porter le masque. Il a évoqué le travail de médiateurs de rue en complément de la police municipale.

Idem à Villeurbanne, du côté de Cédric Van Styvendael (PS).

« On est sur la même ligne pédagogique qu’à Lyon »

Le maire de Villeurbanne précise :

« On a entendu le préfet dire que la police allait faire preuve de discernement. Moi, en tant que responsable de la police municipale, je donnerai ce type de consignes ».

Lors de cette conférence  de presse dans les salons dorés de la préfecture, Cédric Van Styvendael a très clairement évoqué, comme contre-exemple, la situation « ubuesque » du début du confinement où des personnes sans domicile avaient été verbalisés pour non respect de l’obligation de rester chez soi.

Personnes masquées à Lyon le 31 août 2020.
Personnes masquées à Lyon le 31 août 2020.

Contrôles ciblés, cyclistes et joggeurs exclus de l’obligation du port du masque

Moralité, si l’on en croit les élus, si vous circulez seul dans Lyon et Villeurbanne sans masque, vous ne vous ferez pas verbaliser par la police municipale lyonnaise ou villeurbannaise.
Question a été posée en ce sens au préfet qui n’a pas répondu directement.
Pascal Mailhos a insisté sur le « discernement requis » de la part de la police nationale.

« L’objectif est de faire adhérer la population, pas de faire du chiffre. Si quelqu’un est de bonne foi, il n’y aura pas de verbalisation. Si une personne est hostile et enfreint les règles en mettant en danger les autres, elle sera verbalisée. »

Ce discernement fera l’objet de consignes, s’est donc engagé le préfet.
Pour le moment, la seule consigne claire et, aussi la seule exception à l’arrêté, concerne les cyclistes et joggeurs qui ne seront pas obligés de porter le masque.

« Il y aura toujours de la pédagogie », annonce le préfet qui ne prévoit pas, non plus, une période pédagogique suivi d’une période où la police commencerait les verbalisations. Comprendre : la verbalisation peut commencer dès le premier jour, le mardi 1er septembre.

Le préfet n’a pas annoncé également de renforts de policiers pour procéder aux contrôles.

Enfin, le préfet voit dans cet arrêté un côté pratique sur un plan administratif qui laissent entrevoir la méthode policière :

« Cette obligation généralisée va permettre de faire des opérations de contrôles ciblées en fonction des lieux de diffusion du virus, sans être obligé de prendre un arrêté tous les huit jours. »

Ailleurs dans le Rhône et la Métropole de Lyon : la règle des 50 mètres

Le préfet du Rhône a pris un second arrêté qui rentre en vigueur le 1er septembre. Le port du masque est également obligatoire dans un rayon de 50 mètres autour d’une station de transport en commun (arrêt de bus/tram/métro ou gare SNCF) ou d’un établissement scolaire. Cela concerne l’ensemble du département du Rhône et de la métropole de Lyon.

Là, le préfet s’est montré un peu plus précis quant aux consignes qu’il va donner à la police nationale et à la gendarmerie :

« Si une personne est seule à un arrêt de bus, elle ne sera pas verbalisée. »

Selon la préfecture, cette différence entre les villes centres de la métropole de Lyon et le reste du Rhône est dictée par la situation sanitaire. Le département vient d’être reclassé en « zone de circulation active du virus ».

Présent à la conférence de presse, le directeur générale de l’ARS (Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes) a égrené les mauvais chiffres actuels.
Récemment, le taux d’incidence de la Covid-19 a atteint 93 nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants à Lyon, 137 à Villeurbanne alors qu’il est de 79,6 dans le Rhône. Ce taux d’incidence était de 30 nouveaux cas positifs pour 100 000 habitants mi août pour le Rhône. Pour rappel, le seuil de vigilance a été fixé à 10 et le seuil d’alerte à 50.


#Cédric Van Styvendael

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