Peut-on craindre encore une forte abstention ?
Le contexte sanitaire a changé depuis le 15 mars. Très anxiogène les jours précédant le premier tour, il s’est quelque peu apaisé. Malgré tout, le virus circule toujours. Certain.e.s électeurs.rices ont également pu se sentir « roulés » il y a trois mois. Il est en effet vite apparu que maintenir ce premier tour de scrutin, malgré des premières mesures sanitaires, n’était pas une bonne idée. Des assesseurs, des colistiers et candidats ont contracté la Covid-19 dans la métropole de Lyon.
Dimanche 28 juin, certains pourraient être donc tentés de rester chez eux encore une fois. Et ce malgré des mesures sanitaires plus strictes comme le port du masque obligatoire pour tous.te.s et un nombre limité de personnes dans les bureaux de vote en simultané.
Une abstention plus forte aux élections métropolitaines ?
On peut le craindre. Pour une raison notamment : dans près des deux tiers des 59 communes de la Métropole de Lyon, il n’y aura pas de second tour des élections municipales dimanche 28 juin. Elles ont élu leur maire dès le premier tour. Les électeurs.rices seront donc uniquement appelé.e.s à voter pour les élections métropolitaines. Une collectivité nouvelle dans son organisation et ses compétences larges. Mais qui semble encore moins bien identifiées que celles des communes et du maire.
A qui profiterait une forte abstention ?
À personne, probablement. C’était d’ailleurs un des enjeux pour les candidat.e.s dans cet entre-deux tours : parvenir à mobiliser. Les listes des écologistes et de la gauche, annoncées gagnantes à Lyon comme à la Métropole, peuvent craindre une démobilisation de leur électorat. À droite, après une alliance mouvementée avec Gérard Collomb, il faut là aussi mobiliser son électorat quelque peu perturbé. Et qui, par endroits, a peut-être été le plus marqué par l’abstention au premier tour.
Les programmes des candidats au second tour des municipales à Lyon et à la Métropole
Eh bien ils sont tous là :
Les fusions de listes auront-elles une incidence ?
C’est un des enjeux importants de ce second tour. Les deux fusions opérées ont été en quelque sorte un pari. En rassemblant le gauche jusqu’aux listes de Nathalie Perrin-Gilbert soutenues par LFI, les écologistes ont choisi l’option « gauche plurielle » large. Au risque de rebuter un électorat de centre-gauche plus modéré.
L’alliance entre la droite et Gérard Collomb a surpris. Même s’ils pouvaient difficilement espérer gagner en restant seuls, leur union n’était pas évidente. Elle passe d’ailleurs plutôt mal, la fusion n’ayant pas pu s’opérer dans tous les arrondissements de Lyon ou toutes les circonscriptions métropolitaines. Des électeurs des deux camps ne s’y retrouveront pas non plus. Il est possible qu’il y ait donc une déperdition des voix au dépens de cette alliance.
La droite parviendra-t-elle à gagner la Métropole ?
Seules, les listes de François-Noël Buffet n’avaient que peu de chance. Ce dernier a choisi de s’allier avec Gérard Collomb. Malgré tout, leur alliance, difficile à faire accepter à une partie des troupes n’assurera pas forcément une victoire. Surtout si les listes communes n’arrivent pas à remporter des circonscriptions lyonnaises. Des secteurs où elles ont réalisé des scores souvent faibles.
Les « 3e hommes » Képénékian et Kimelfeld peuvent-ils créer la surprise ?
La déperdition des voix que pourraient connaître les listes d’alliance entre Buffet et Collomb pourrait en partie leur profiter. C’est ce qu’ils doivent espérer en tout cas. Au regard des résultats du premier tour, difficile de les imaginer finir en tête. S’ils améliorent significativement leurs résultats du premier, dans un scrutin serré, ils pourraient se retrouver au centre du jeu.
Y aura-t-il une « cohabitation » ?
Est-il possible que le maire de Lyon ne soit pas de la même famille politique que le président de la Métropole ? Techniquement c’est tout à fait possible. Imaginez, Grégory Doucet (EELV) maintenir son avance du premier tour et devenir maire de Lyon. Dans le même temps, François-Noël Buffet ravir la Métropole de Lyon.
Dans les faits, le premier tour a montré que les votes des électeurs.rices avaient été semblables aux deux élections. Le tout est de savoir si l’entre-deux tours a fait bouger les lignes.
Des gagnants hégémoniques ?
C’est probable. Le mode de scrutin des élections municipales comme métropolitaines donne une prime aux gagnants. Toutefois, ces deux scrutins se déroulent à l’échelle d’arrondissements et de circonscriptions. Il ne suffit pas d’être en tête en nombre de voix à l’échelle de la ville ou de la Métropole, il faut gagner les secteurs clés.
Plusieurs candidats, comme Gérard Collomb (ex-LREM) ou Bruno Bernard (EELV), assurent qu’à la Métropole de Lyon il y aura même une majorité absolue pour le groupe majoritaire.
Si ces gagnants sont les écologistes, n’ayant laissé que des miettes à leurs alliés sur les listes communes, ils auront les coudées franches. Si les listes Buffet / Collomb venaient à être majoritaires, le groupe d’élus serait beaucoup plus équilibré. Et divisé ?
Le fameux » 3e tour » sera-t-il déterminant ?
Que feront les élu.e.s lors du vote à bulletin secret pour l’élection du président de la Métropole ? Voire à la mairie de Lyon ? Tout dépendra des résultats et des forces en présence, naturellement. Si les résultats sont serrés, des alliances et des accords post-second tour seront encore possibles. En cas de résultats plus nets, la prime au vainqueur dans les circonscriptions et arrondissements aidant, ce 3e tour sera alors une formalité.
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