Alors que la réouverture des salles de spectacle laissait présager une légère reprise du monde la culture, le secteur reste encore largement pénalisé par les contraintes de distanciation sociale.
« Le 21 juin, nous fêterons la musique. Différemment des années précédentes, dans le strict respect des règles sanitaires, mais nous fêterons la musique car nous sommes attachés à cette grande fête populaire », avait lancé sur un ton enthousiaste le ministre de la culture, Franck Riester sur RTL le 15 mai dernier.
Mais interrogée par Rue89Lyon, la Ville de Lyon a donné un autre son de cloche ce lundi. Gérard Collomb et son adjoint délégué aux grands événements, Yann Cucherat, ont finalement décidé d’annuler ce rendez-vous de la musique semi-amateure et pro.
Comme événement en plein air, la Fête de la musique avait quelques chances de survivre, pouvait-on penser. Mais à Lyon, cela représentait en 2019 plus de 300 artistes répartis dans 80 lieux de la ville, et des milliers de visiteurs. La mairie a donc préféré annuler cette année.
Le retour des concerts spontanés dans Lyon ?
Le globalité de la présence artistique est en effet gérée par la municipalité, comme dans la plupart des villes de France. A Lyon, les différents genres musicaux ont même chacun leur rue ou leur quartier dédié : musiques du monde au Jardin des Chartreux, électro sur les Pentes de la Croix-Rousse, du métal rue Neuve aux Cordeliers, des têtes d’affiche dispatchées entre la Fosse aux Ours ou le parc de Gerland selon les années, etc. Le credo habituel est de dire que la Fête permet de se faire se côtoyer à Lyon tous les ans groupes locaux et artistes internationaux (comme Keziah Jones en 2009).
Est-ce que, malgré l’annulation officielle, nous assisterons à l’organisation spontanée de concerts dans les rues ou depuis les balcons ? Ceux-là même qui, mêlant djembés sur les quais du Rhône et guitare sèche place des Terreaux, ne sont pas toujours les plus rigoureux mais restent les plus originels.

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