Lundi 11 mars, le verdict tombe pour le festival Reperkusound . Il s’agit du premier électrochoc d’une série qui ne s’achève pas. Et pour cause, la crise sanitaire qui s’abat sur le pays mène à l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes, et aux restrictions désormais connues qui s’ensuivent. Une longue descente aux enfers se profile alors pour les acteurs culturels de la ville.
Selon une étude publiée par le Grand Bureau, le 27 mars, 1016 représentations musicales ont dû être annulées en Auvergne Rhône-Alpes ; à ce jour, le nombre est sans doute supérieur. Au total, on calcule 1,8 milliard d’euros de pertes financières liées à l’annulation ou au report des représentations pour la filière des Musiques Actuelles dans la région.
« Chute stratosphérique »
Au Transbordeur, salle de concerts emblématique située à Villeurbanne, c’est une trentaine d’événements qui ont été annulés. En évaluant ses pertes à un million d’euros entre ce mois de mars et le mois de décembre prochain, son directeur, Cyrille Bonin, se dit dans une situation proche de la faillite :
« C’est pas compliqué, pas de concerts, donc pas de rentrées d’argent ».
Le Transbordeur est toutefois une salle municipale lyonnaise, dont la gestion a été confiée en délégation de service public (DSP), ce qui laisse penser que la Ville ne laissera pas le bateau couler ni disparaître un de ses équipements les plus importants dans l’activité culturelle locale.
Autre coup de massue pour la vie des concerts à Lyon, le report de l’édition 2020 de Nuits sonores à l’année prochaine. Le festival représente 40% de l’écosystème d’Arty Farty. Si les subventions des collectivités publiques ont été maintenues en dépit de l’annulation, c’est toujours « 4 millions de recettes qui ne sont pas là », déplore Vincent Carry, cofondateur de cette société aux multiples activités.
Une grande partie de ces activités estampillées Arty Farty (billetterie, clubbing, incubation de jeunes entreprises, restauration…) sont au point mort depuis plusieurs mois maintenant. Avec une activité globale divisée par quatre par rapport à 2019, le directeur n’hésite pas à parler de « chute stratosphérique » pour cette année 2020.
Les théâtres lyonnais n’ont pas été épargnés non plus par la crise sanitaire. Au théâtre des Célestins, les pertes se chiffrent à 400 000 euros en billetterie, billetterie qui représente 25% de ses revenus. En tant que théâtre municipal, il a pu néanmoins continuer à percevoir ses subventions provenant de la Ville de Lyon, en ce temps de crise.
Si le montant des pertes est comparable pour la Comédie de l’Odéon, l’impact économique est toutefois très différent pour ce théâtre indépendant, donc non soutenu par les collectivités.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous
Chargement des commentaires…