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Dans le Rhône, les violences conjugales ont explosé durant le confinement

ENQUÊTE / La lutte contre les violences conjugales a été érigée par le gouvernement comme l’un des champs d’action prioritaires durant le confinement. Dans le Rhône, les signalements en commissariat et les appels aux associations ont explosé. Mais sur le terrain, la prise en charge des femmes doit souvent se faire à distance et dans l’urgence. 

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Dans le Rhône, les violences conjugales ont explosé durant le confinement

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. A Lyon, quand le Planning Familial recense une augmentation de près de 30% des appels, l’association Viffil dénombre 898 appels téléphoniques reçus entre le 16 mars et le 24 avril, dont une explosion du nombre de situations nouvelles (des personnes que l’association ne suivait pas). Des appels qui vont crescendo depuis le début du confinement.

« Au tout début, on recevait surtout des appels des proches, mais pas directement des femmes, et on trouvait ça bizarre. Mais petit à petit, ça s’est enflammé », raconte Noémie, assistante sociale au CHRS de Viffil.

En période d’état d’urgence sanitaire, la permanence téléphonique sur les violences conjugales a remplacé les accueils physiques, et depuis quelques semaines, le téléphone du standard de l’association sonne en continu.
Ces chiffres recoupent d’ailleurs une réalité nationale. Pendant le confinement, les appels au 3919, le numéro d’écoute destiné aux personnes victimes de violences conjugales, ont été près de deux fois plus nombreux en avril 2020 qu’en avril 2019. Le numéro a ainsi été sollicité entre 300 et 400 fois par jour, contre 200 fois en moyenne en temps normal.

Plus de situations d’urgence… et plus d’hébergements

Noémie travaille à Viffil depuis deux ans.

« D’habitude, on accompagne les dames dans leur cheminement, on les aide à avancer dans la réflexion et la prise de conscience. Mais là, j’ai l’impression que le confinement a créé un moment d’introspection ; quand elles nous appellent, elles se trouvent déjà à un stade où elles savent qu’elles doivent partir. Parfois d’ailleurs dans un état de panique, car elles ne sont en sécurité ni chez elles, ni dehors. »

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