1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

L’intenable situation des travailleuses du sexe pendant le confinement

Depuis le début du confinement, la situation est devenue intenable pour nombre de travailleuses et travailleurs du sexe. Interdites de sorties, apeurées par le virus, comme par les forces de l’ordre, certaines se retrouvent sans rentrées d’argent, voire totalement à sec. Dans cette situation, elles sont poussées à recontacter des clients malgré la crainte du Covid-19. Via des cagnottes, des associations essayent aussi de leur venir en aide. Témoignages.

,
Édition abonnés
Pendant la tournée des membres de l'association Cabiria, auprès des prostitué.e.s.

Elle est retournée voir un client, début avril : « Pas le choix, je n’avais plus rien ».
Depuis le début du confinement, Typy Zoberman est dans le rouge, comme ses collègues travailleurs et travailleuses du sexe. Non déclarée, ne touchant aucune aide d’Etat, elle a réussi à tenir les premiers temps, grâce à un peu de liquide.

« En gros, j’avais 300 euros de côté avant le 17 mars, compte-t-elle. 100 euros sont passés dans des grosses courses avant le confinement, 100 autres ont renfloué mon compte, et 100 ont été utilisés les deux premières semaines. »

Depuis, elle a seulement vu un habitué, à moins d’un kilomètre de chez-elle.

« Mon colocataire travaille avec un public âgé, je ne veux pas les mettre en danger. »

Cet apport ne devrait pas être suffisant pour tenir jusqu’au 11 mai.

Pourtant, la jeune femme se considère comme « chanceuse » en cette période de pandémie. Contrairement à de nombreux travailleurs du sexe, elle dispose d’un logement et a même réussi à décaler le versement de son loyer. Le 16 mars, jour du discours d’Emmanuel Macron, Nadja del’Oro s’est elle retrouvée à la rue.

« Comme beaucoup, souligne-t-elle. Avec la fermeture des hôtels, de nombreuses filles ont perdu leur logement. »

Côté sous-location, personne n’a voulu prendre le risque de continuer à loger des travailleuses du sexe :
« Ils avaient peur que ça coince niveau fric ».

« Pour moi qui aie connu le VIH, un virus ce n’est pas rien »

© Montage Anaïs Lanvario / Rue89Lyon
© Montage Anaïs Lanvario / Rue89Lyon

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.

En 2025, nous faisons face à trois menaces :

  • Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
  • Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
  • La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.

Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

#Cabiria

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

À lire ensuite


Bureau avec la mascotte Kimamila. Photo de l'enseignante.
« Non respect du confinement » et violences conjugales : quelle justice à Lyon sous Covid-19 ?
Un échange sms avec un élève de collège. Capture d'écran du téléphone de l'enseignant. DR
Rue89Lyon est menacé, nous avons besoin de vous pour sauver un contre-pouvoir local. Aidez-nous à réunir 30 000€ avant le 16 avril 2025.
Partager
Plus d'options