Sur le principe, le fonds d’urgence a été promis par nombre des personnalités politiques locales (candidat.e.s à la mairie de Lyon et à celle de Villeurbanne, représentants de la Région ou de la Métropole…), sans plus de précision, de dimensionnement ni de cadre.
Au niveau national, une aide « d’urgence » d’un montant de 22 millions d’euros a été annoncée le 18 mars par le ministre de la Culture Franck Riester ; quand l’Allemagne a promis quant à elle 50 milliards d’euros d’aides pour le secteur. Un gouffre entre les deux perceptions.
L’après-confinement… sans rassemblement ni festival ?
Le festival Nuits Sonores qui était prévu à la fin du mois de mai a très vite annoncé son report, du 22 au 26 juillet.
Autre festival-phare à Lyon, celui des Nuits de Fourvière : son directeur Dominique Delorme, prêchant pour sa seule paroisse, a expliqué cette semaine à la presse locale qu’il ne voyait pas comment son événement long de deux mois avec de nombreuses productions pouvait être déplacé. Quelques jours avant, David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, principale financeuse des Nuits de Fourvière, avait quasi assuré que le festival serait reporté.
On sait désormais que le déconfinement se fera de façon partielle et que les rassemblements de foule ne seront certainement pas autorisés pendant une période beaucoup plus longue que ces six semaines prédites de retrait strict.
Dans ce contexte et quelles que soient les conditions d’organisation des événements -billetterie largement réduite, plein air- il est peu probable que les festivals d’été se déroulent de manière habituelle. Ou même qu’ils se tiennent.
L’économiste Gaël Giraud a d’ores et déjà conjecturé :
« Il faut rappeler que la sortie du confinement ne sera pas du tout la fin de la crise. Nous en avons encore pour un an, un an et demi, de bagarre avec ce virus. »
Annulation du festival Reperkusound : « La plus grosse claque de notre histoire »
Les formats et rendez-vous virtuels
Concernant les événements qui devaient se tenir au printemps et qui n’ont pas pu opter pour le report, on relève l’initiative de Quais du Polar.
Le festival littéraire qui permet de rencontrer des auteur.e.s de dimension internationale et qui déploie aussi dans la ville nombre d’actions culturelles a décidé de proposer des contenus en ligne, ce vendredi 3 avril et jusqu’au dimanche 5 avril.
Les organisateurs ont mobilisé des éditeurs, auteurs, qui liront en vidéo des extraits de textes, entre autres. Là aussi, les moyens de communication numériques sont les seuls permettant de conserver un lien : le programme est riche, admirablement monté en très peu de temps.
De nombreux lieux culturels, dont les portes sont évidemment closes, proposent des rendez-vous réguliers à leurs visiteurs. Par exemple, la salle de cinéma Le Zola à Villeurbanne a lancé une plateforme de VOD (video on demand), avec six films mis en ligne par semaine, à louer pour 48 heures.
Beaucoup proposent par ailleurs des rendez-vous gratuits. Entre autres :
- un film visible tous les vendredis à 12h jusqu’au samedi midi, généré en direct par un ordinateur depuis l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne ; tiré d’une performance de 24 heures, dont le pitch est le suivant : alors que la Terre est en train d’être démantelée, un groupe de mortels s’enferme dans une école avec une famille d’immortels…
- des vidéoconférences de haute volée et adaptées aux enfants, avec des scientifiques, astrophysiciens et astronomes sur Twitch TV, organisées et animées par le Planétarium de Vaulx-en-Velin.
La bibliothèque municipale de Lyon a livré par ailleurs une excellente liste de lectures en libre accès.
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