[Portraits d’écolos 4/5] L’ancien directeur de l’Agence de l’Energie de Lyon (ALEC), Sylvain Godinot brigue la place de maire du 1er arrondissement de Lyon. Si le quinquagénaire a dû garder ses distances avec EELV, il se lance aujourd’hui dans la course aux municipales.
C’est à la Pinte douce, un bar situé Place Colbert que Sylvain Godinot me donne rendez-vous. Nous assistons alors à la vie de quartier très mouvementée de ce morceau de la Croix-Rousse : enfants, motos, vélo, bus, classe en sortie scolaire… Les moments de calme sont rares et c’est bien là ce qui fait la force du quartier dans lequel tout le monde semble le connaître. C’est en buvant son jus de tomate qu’il me détaille son parcours.
« J’ai toujours travaillé sur des questions de lutte contre le changement climatique »
Le jeune Sylvain Godinot s’engage très rapidement avec les Verts. Comme sa collègue écolo Fanny Dubot, il rejoint le mouvement de jeunesse à ses 20 ans. Il travaille ensuite pour des ONG et des associations avant de rejoindre l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Ce Nancéien rejoint enfin Lyon en 2004, toujours pour travailler dans l’associatif. Cet ingénieur en environnement et en énergie travaille alors sur les énergies renouvelables :
« J’ai toujours travaillé sur des questions de lutte contre le changement climatique »
Il est directeur de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (ALEC) de Lyon pendant 6 ans puis crée son activité de consultant indépendant en transition écologique mi-2019. Son passage à l’Agence de l’énergie et du climat marque une coupure dans sa vie associative et politique puisqu’il se contraint, par des enjeux professionnels, à couper les ponts avec EELV. Sylvain Godinot finit par laisser parler ses convictions politiques :
« Comme je me disais depuis un moment qu’il serait temps que les élus prennent un peu plus au sérieux et à cœur les questions de transition écologique, je me suis lancé dans la bataille. »
Quand l’expert de l’énergie se lance en politique
Le 1er arrondissement est un marché très tendu et contraint puisqu’il n’offre quasiment plus de surface constructible. Un obstacle pour les habitants que Sylvain Godinot pense pouvoir résoudre par un accompagnement des riverains dans la rénovation des bâtiments.
En effet, rénover à Croix-rousse n’est pas si simple car il existe de fortes contraintes patrimoniales puisque beaucoup de bâtiments sont classés. Mais si le foncier n’est pas disponible physiquement il ne l’est pas non plus financièrement : les prix s’envolent dans toute la ville, le 1er n’y fait pas exception. Un problème que le candidat pense résoudre en contrôlant plus fermement de la location de tourisme comme Airbnb qui « contribue à faire monter les loyers ».
Il souhaite revoir les parcs et jardins pour qu’ils soient plus adaptés aux enfants mais aussi les cours d’écoles qui sont soit très petites, soit très exposées à la pollution. Des conditions qui obligent les enfants à faire des rotations car ils ne tiennent pas tous dans la cour, ou encore à strictement fermer certaines cours comme celle du côté du tunnel de la croix rousse de l’école Michel Servant, trop exposée à la pollution. Pour ce cas, il propose entre autre de fermer une voie voiture dans le tunnel pour la dédier aux transports en commun, en plus du tunnel mode doux qui a été créé en 2014.
« Faire du premier arrondissement un territoire pilote de la transition écologique »
Du coté vert de la force, si la végétalisation semble le fleuron du programme des écologistes, Sylvain Godinot propose un plan un peu plus concret avec un projet de 1 000 arbres plantés dans l’arrondissement (sur la voirie, les places, dans les jardins etc.)
« Mon espoir serait de faire du premier un territoire pilote de la transition écologique. »
Dans le 1er arrondissement, moins d’un ménage sur 2 possède une voiture, un faible ratio comparé au reste de l’agglomération. Un atout écolo que le Lyonnais d’adoption souhaite faire progresser avec un accès « toujours meilleur » aux transports en commun, aux vélos et surtout à l’auto-partage. En effet, selon lui, beaucoup de véhicules croix-roussiens restent stationnés sans bouger pendant parfois plusieurs mois, un véritable gâchis.
« On veut avoir une offre structurée sur l’accompagnement de ces ménages pour que ceux qui peuvent s’en passer y arrivent. »
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