Au premier abord, Benjamin Badouard donne l’air d’un homme cohérent avec ses idées. Nous nous retrouvons dans un café où il prend la seule boisson bio de la carte avant de dégainer son Fairphone, de me parler de son parcours et de son tour du monde presque 100% écolo.
Benjamin Badouard, un voyageur écolo
Après des études en géographie, à une « époque où l’on parlait encore de DEUG » dit-il en souriant, il part en Ecosse en Erasmus puis rentre en France pour son Master où il se spécialise en gestion des risques dans les collectivités territoriales (inondations, tremblements de terre, risques chimiques etc.).
Il navigue « un peu entre le public et le privé » avant de créer son entreprise en 2010 avec un ami, sur le conseil en consommation d’énergie, NRJ’ethic. Après deux ans d’aventure dans entrepreneuriat, l’Ardéchois travaille chez EELV pendant quelques années en tant que salarié en Rhône-Alpes où il gérait « un peu tout » de la communication à l’organisation. Il assure depuis quelques mois un rôle de gestion dans une association :
« Petit à petit je me suis orienté vers l’environnement ».
Peut-être avez-vous déjà entendu parler du flygskam, ce terme suédois qui évoque la honte que l’on peut ressentir à prendre l’avion ? Une idée qui germait déjà dans la tête du jeune Benjamin puisqu’en parallèle de sa carrière d’auto-entrepreneur et de militant pour les Verts il part vers 2010 dans un voyage autour du monde pendant 1 an. Il se lance alors un défi un peu fou : aller jusqu’à Bali sans prendre l’avion. Train, bus, stop, moto, bateau, vélo. Tout était bon pour relever le challenge écolo. Même si pour des raisons d’argent et de temps il a fini par revenir… en avion.
« J’ai surtout un attachement pour la métropole. » annonce Benjamin Badouard
Il y a un peu plus de deux ans, il a créé le collectif Plein de la vue, une association qui a pour but de réduire la place de la publicité dans la métropole. Benjamin Badouard a dû quitter la présidence de l’association qu’il assurait depuis mars 2019 pour qu’elle puisse rester « neutre », explique-t-il. Mais il en reste militant.
Son combat contre les pollutions lumineuses reste le même puisqu’il en a fait un de ses arguments de campagne dans la circonscription où il vit depuis 2 ans, Lyon-Est mais aussi pour le reste de la métropole :
« J’ai habité la Guillotière pendant une douzaine d’années donc même si maintenant j’habite à Montchat, j’ai surtout un attachement pour la métropole. »
Son programme est donc d’agir sur la publicité, le long des grands boulevards (Gambetta, Garibaldi etc.), mais aussi dans le quartier Part-Dieu. Un périmètre plus précis est encore en cours de réflexion.
Le quartier stratégique de Part-Dieu au cœur de toutes les attentions
En dehors de ce combat qu’il mène depuis maintenant presque trois ans, il dit vouloir travailler sur le quartier de la Part-Dieu :
« Le but est d’en faire un quartier un peu plus humain, plus végétalisé : là il y a un énorme projet sur 10 ans, nous on voudrait revenir un peu dessus, créer de nouvelles écoles, une nouvelle MJC… »
Ce projet de réaménagement de la Part-Dieu, initié en 2010 pour une fin des travaux horizon 2030 a été lancé par la Métropole de Lyon. Il vise entre autre à rendre le quartier plus accessible aux piétons, aux cyclistes mais aussi le développement d’écoles, de crèches, d’espaces verts etc. Pour en faire « plus qu’un lieu de passage ».
Des changements qui ressemblent finalement en de nombreux points au programme d’EELV concernant le quartier à ceci-près qu’ils ne souhaitent pas un développement commercial trop important dans la quartier. En effet, Benjamin Badouard déclare vouloir faire de La Part-Dieu un quartier à vivre plus qu’un lieu de passage, en répartissant les zones commerciales sur l’ensemble de la métropole mais aussi en évitant la construction de nouvelles tours.
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