Les médias en ont pris l’habitude : au moins quotidiennement, l’Agence Régionale de Santé (ARS) dresse un bilan de l’avancée du coronavirus.
Celui réalisé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) le 2 mars recensait 32 cas en Auvergne-Rhône-Alpes. Une semaine plus tard, ce lundi 9 mars à 15 heures, 182 cas ont été confirmés et trois décès comptabilisés.
Dans le Rhône, 49 cas sont confirmés (contre 4 il y a une semaine). Pour un certain nombre d’entre eux, la contamination s’est faite via un séjour en Italie où circule le virus.17 cas sont recensés dans l’Ain, 6 en Ardèche, 16 dans la Drôme, 1 dans l’Isère, 15 dans la Loire, 9 dans le Puy-de-Dôme, 3 en Savoie et 66 en Haute-Savoie.
Le premier décès de la région est une personne âgée de 89 ans originaire de la Drôme. Elle était hospitalisée à l’hôpital Nord de Marseille, en unité de réanimation.
Deux autres décès ont été confirmés par l’ARS lundi 9 mars. Il s’agit d’un homme de 81 ans, originaire de Savoie et d’une femme de 76 ans originaire du Rhône. Elle était prise en charge au sein de l’unité de soins longue durée de l’hôpital Antoine Charial, établissement rattaché aux Hospices Civils de Lyon (HCL).
Ce lieu a été identifié comme point de contamination avec à ce jour quatre patients et trois professionnels positifs au covid-19. D’après une enquête de l’ARS, ce point de contamination serait lié à l’exposition d’un professionnel de santé qui aurait contracté la maladie en dehors de l’hôpital, lors de contacts avec des personnes revenues d’un séjour à Mulhouse.
Les visites sont donc interdites. Ces mesures ont été étendues à tous les sites des services de gériatrie des Hospices Civils de Lyon.
Au-delà de cette communication de l’ARS, retour sur les différentes actualités qui ont rythmé cette deuxième semaine de coronavirus à Lyon.
Lundi 2 mars : annulation et réunion de crise contre le covid-19
Suite à la décision du gouvernement de limiter les évènements à l’intérieur et statiques à 5 000 personnes, certains concerts dont celui de Maître Gim’s sont reportés.
Signe que le gouvernement veut montrer qu’il fait face à la diffusion du covid-19, les préfets sont saisis du dossier. Et une réunion de crise est organisée à la préfecture du Rhône.
Mardi : peur de la pénurie et profits sur les gels
Dans un reportage, BFM Lyon montre la « peur des lyonnais » face au risque de confinement. En prévision, les rayons de savon, de pâtes et de riz se vident, montre BFM. Pourtant, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir assure les responsables des supermarchés qui sont loin de la rupture de stocks.
Les gels hydralcooliques aussi sont très demandés. Si bien que leur prix s’envole et qu’un marché parallèle sur internet se développe. Pour réguler la vente, le ministre de l’économie Bruno Le Maire annonce un décret qui fixe le prix à deux euros maximum les 50ml.
En parallèle, un réapprovisionnement de masques est annoncé. C’est près de 166 000 masques qui seront répartis et livrés dans les 330 pharmacies que compte l’agglomération de Lyon. Pour limiter la pénurie, les FFP2 sont réservés aux professionnels de santé. Quant aux masques en tissu, ils ne sont désormais attribués que sous prescription médicale.
Mercredi : ralentir l’impact du coronavirus sur l’économie
La Foire de Lyon est reportée. Elle devait s’ouvrir le 20 mars. Finalement, elle ne débutera qu’à partir du 16 mai. Le groupe GL Events a choisi un report de deux mois. Cela lui permettra de préserver les quelques 200 000 visiteurs et 900 exposants qui composent le salon chaque année.
L’impact du covid-19 sur l’économie se précise. Le gouvernement, relayée par la préfecture du Rhône met donc en place des mesures de soutien aux PME.
Jeudi : Communication de crise du préfet
Une étape semble avoir été franchie. Alors que la semaine passée, le directeur général adjoint de l’ARS Serge Morais et la préfète à la sécurité Emmanuelle Dubée s’étaient occupées de la diffusion des informations, c’est cette fois le préfet en personne Pascal Mailhos et le directeur général de l’ARS, le docteur Jean-Yves Grall qui mène le point presse. Le recteur de l’académie de Lyon Olivier Dugrip les accompagnent.
Après un rappel de la situation, le directeur général dresse un bilan de 63 cas répartis sur six départements. Deux se trouvent dans l’Ain, trois dans la Drôme, deux en Savoie, 39 en Haute-Savoie et trois dans le Puy-de-Dôme. Le département du Rhône compte lui 12 cas, dont deux personnes en réanimation. Un touriste italien venant de la Drôme est pris en charge à Lyon. Le préfet tient à rappeler que les élections municipales sont maintenues.
Vendredi : l’impact du coronavirus sur la campagne électorale
Face aux risques de contamination dus au covid-19, David Kimelfeld annule son meeting prévu mardi 10 mars. Son annonce tombe après celle du duo Bruno Bonnel/Emmanuelle Haziza à Villeurbanne d’annuler également leur meeting pour se reporter « par mesure de précaution » sur une solution numérique mardi 10 mars.
Malgré tout, la liste EELV maintient son meeting le lendemain. Les mesures sanitaires sont par contre appliquées à la lettre. Pas d’embrassades ni d’effusions. Les salutations coudes contre coudes sont de mise.
Samedi et dimanche : un seuil abaissé à 1 000 personnes
Dans la soirée du dimanche 8 mars, 45 000 personnes ont assisté à la défaite de l’Olympique Lyonnais contre Lille. Le toit du stade Pierre-Mauroy était ouvert.
Durant le match, Olivier Véran, ministre de la santé a déclaré à la suite du conseil de défense un abaissement de la jauge de 5 000 personnes. Tous les évènements rassemblant plus de 1 000 personnes seront annulés.
Par conséquent, tous les matchs de foot de Ligue 1 se joueront en huis-clos jusqu’au 15 avril.
A la suite de cette annonce, la candidat LREM à Villeurbanne Prosper Kabano a annulé son meeting. Étienne Blanc, candidat LR à la mairie et François-Noël Buffet, tête de liste LR pour les métropoles ont pris la même décision en annulant leur meeting commun, prévu mardi 10 mars. Idem pour la candidate EELV à Villeurbanne, Béatrice Vessiller.
Pas d’annulation pour les évènements « utiles à la vie de la nation »
Le ministre de la santé Olivier Véran a précisé que les annulations ne concerneraient pas les manifestations :
«Les préfets, les ministères feront remonter une liste d’événements considérés comme utiles à la vie de la nation. Je précise que les manifestations en feront partie, tout comme les concours ou encore le recours au transport en commun».
La grève et la marche pour le climat prévues respectivement vendredi 13 et samedi 14 mars devraient donc être maintenues. L‘année dernière à la même époque, la grève pour le climat avait rassemblé entre 12 000 et 15 000 jeunes à Lyon.
Dans la culture, annulations et reports en cascade
La tenue des évènements culturels est par contre beaucoup plus incertaine. Entre la reprogrammation de dates et un blocage du nombre de places pour que le public ne dépasse pas les 1 000 personnes, les salles et les producteurs se sont attelés à une réorganisation de leur calendrier. Le Petit Bulletin fait un tour d’horizon ici.
L’inquiétude est particulièrement importante pour les petites structures au vue de la possibilité de l’annulation pure et simple de certains évènements. C’est le cas par exemple du festival Reperkusound prévu du 10 au 12 avril. Organisé par l’association Mediatone, il accueille 4 500 personnes chaque soir. L’arrêté limitant les rassemblements à 1 000 personnes court jusqu’au 15 avril.
A noter que le Lyon Bière Festival (co-organisé par Le Petit Bulletin), qui était prévu cette année le 11 avril à la Sucrière, est repoussé aux 31 octobre et 1er novembre.
Pour l’instant, le niveau d’alerte face au coronavirus covid-19 est maintenu au stade 2. Le gouvernement pourrait relever le niveau d’alerte au stade 3 d’ici les prochains jours. L’ARS rappelle les mesures à prendre en cas de doutes sur une possible contamination : ne pas se rendre aux urgences ou chez le médecin mais appeler le 15.
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