A la veille des élections locales, la parité n’est toujours pas atteinte. Les femmes restent en infériorité numérique dans les conseils municipaux. Europe Ecologie Les Verts (EELV) annonce vouloir inverser cette tendance, notamment en plaçant 5 femmes têtes de liste aux municipales lyonnaises contre 4 hommes et la parité aux élections métropolitaines.
« Je suis militante écolo depuis 12 ans ! »
Originaire de Montpellier, c’est pour ses études en sciences politiques que Fanny Dubot s’installe à Lyon où elle se spécialise en droit de l’environnement. Elle entre ensuite dans un cabinet de consultant en concertation publique pendant un peu plus d’un an avant de devenir directrice de campagne pour les régionales sur une liste où se trouve EELV en 2015. Ce parcours l’a finalement amené à travailler à la région Auvergne Rhône-Alpes pour des élus issus de cette liste.
En parallèle de ses études, Fanny Dubot s’investit rapidement pour l’environnement en rejoignant EELV à 18 ans, pendant la présidentielle de 2007. Cette entrée chez les jeunes verts lui vaudra quelques années plus tard le statut de secrétaire nationale du mouvement de jeunesse, au moment où les jeunes verts devenaient les jeunes écologistes :
« C’était très intéressant d’observer ce moment. Je suis donc militante écolo depuis 12 ans ! » s’exclame la jeune trentenaire.
Fanny Dubot : « une suite logique dans mon parcours militant »
Fanny Dubot a conscience que son engagement pour EELV n’aurait pu être qu’un moment de jeunesse :
« ça n’aurait pu durer que quelques mois parce que c’était la campagne présidentielle etc. Mais en fait plus je militais, plus j’étais convaincue de la cause environnementale, sociale, que tout était lié et que du coup les Verts étaient les seuls à pouvoir apporter une réponse globale et à anticiper un certain nombre de changements qui arrivent finalement aujourd’hui. » raconte la jeune femme, enthousiaste.
Quand on lui demande les motivations de sa candidature aux municipales, Fanny Dubot considère que c’est « une suite logique dans [son] parcours militant ». Après avoir occupé pas mal de fonctions en interne à EELV et s’être présentée aux législatives, elle s’est décidé à se présenter aux municipales :
« je me disais que j’avais peut-être le bon âge, la bonne maturité et la bonne situation personnelle pour pouvoir me lancer. » explique-t-elle.
« Nous on veut agir dans le 7ème mais aussi dans toute la métropole »
C’est dans un fast food bondé à deux pas de l’hôtel de région – où elle travaille – que Fanny Dubot me donne rendez-vous. Le temps est particulièrement chaotique en ce début février, l’occasion pour nous d’aborder la problématique du dérèglement climatique, une clé de voûte du programme d’EELV :
« Nous, on veut travailler sur des questions d’adaptation au changement climatique parce que les effets sont là, hier il faisait 20°C pour un début février… On veut agir dans le 7ème mais aussi dans toute la métropole pour casser du béton, végétaliser, faire en sorte d’économiser l’énergie en isolant les bâtiments, les écoles, réutiliser les déchets et valoriser l’économie circulaire : c’est un plan global. »
Elle poursuit sur la qualité de l’air, un enjeu sur lequel elle milite depuis de nombreuses années et auquel elle se dit très attentive :
« le nombre de jours de pics de pollution augmente et nos propositions sont principalement axées sur la mobilité en réduisant la place de la voiture pour repartager l’espace, qu’il y en ait aussi pour les vélos, les piétons, les poussettes… Sans oublier l’abandon de l’Anneau des sciences. »
« Je peux me reconnaître dans l’éco-féminisme »
La candidate EELV a participé à l’écriture du programme de l’émancipation des genres dans la ville pour, par exemple, faire en sorte que la répartition du budget de la ville soit sensible au genre. Ainsi, un skate parc – qui est un lieu majoritairement fréquenté par des hommes et qui est une infrastructure financée par la ville – sera considéré comme un lieu à destination masculine.
Pour compenser cela, la politique que propose Fanny Dubot, vise à construire d’autres infrastructures qui compenseraient cette inégalité, comme un lieu à destination des femmes. Pour cela, elle étudie vers quel public vont les dépenses de la ville afin de voir si elles favorisent plutôt les hommes ou les femmes et ainsi repenser les dépenses publiques pour qu’elles soient plus égalitaires. La thématique de l’égalité femme-homme est un enjeu fort pour la candidate :
« En fait, l’écologie ce n’est pas que l’environnement et il y a aussi une question de droits humains et d’émancipation de l’individu et donc aussi des femmes. Il y a un courant qui s’appelle l’éco-féminisme, je peux me reconnaître dedans. »
Parmi ses préoccupations, Fanny Dubot nous parle de la sécurité des femmes la nuit, un enjeu quotidien pour des millions de femmes auquel la candidate nous confie s’identifier :
« ça m’arrive de rentrer chez moi à la Guillotière et d’être entourée de centaines d’hommes et ça c’est pas assez pris en compte aujourd’hui dans les politiques publiques. »
Pour résoudre ce problème complexe, elle propose par exemple de faire des marches exploratoires avec les femmes dans la rue à une certaine heure et de constater « un peu tout ce qui ne va pas » pour améliorer ce quotidien.
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