Dans la très riche programmation de la Fête du Livre de Bron qui se tient jusqu’à ce dimanche 16 février, on relève un cycle dédié à l’enquête et aux enquêteurs. Au centre de ce projet, on trouve l’artiste Camille de Toledo, qui va revenir au cours d’une résidence d’écriture sur ses terres d’origine à Lyon pour se livrer à une enquête généalogique.
« À l’image de ma ville où des pièces manquantes sont rappelées à la vue du promeneur, nous vivons toutes et tous, au début du 21e siècle, dans du manquant, après des destructions, des crimes, des désastres de grande envergure. Nous pouvons nommer les causes de ces destructions, de ces crimes, de ces désastres. Nous pouvons dire : c’est la faute à l’Histoire, à la Technique, à l’Économie Politique, au Pouvoir, à l’Occident.
Dans ma ville, pour expliquer que tant de vies aient disparu, nous pouvons écrire : nazisme. Et dans un autre contexte, celui de notre début de siècle, où tant de formes de vie animales et végétales sont détruites, nous pouvons écrire : anthropocène », explique l’écrivain qui est aussi artiste plasticien.
Dans le cycle intitulé « Enquêter, enquêter, mais pour élucider quel crime ? », une série de conversations sont programmées dont celle de ce vendredi 14 février qui s’annonce passionnante. Elle met en regard Jean-Christophe Bailly, Laurent Demanze, l’excellente Emmanuelle Pireyre dont le dernier roman « Chimère » a particulièrement été aimé à Rue89Lyon et donc, Camille de Toledo.
C’est l’une des possibles tables rondes auxquelles il sera intéressant d’assister, mais le festival en regorge et vous pouvez plonger dans la prog’ pour vous préparer un week-end littéraire roboratif.
Et au livre, en tant qu’objet, on lui fait vraiment la fête. Des centaines de livres ont été déposés dans les tramways ce début de semaine -une jolie initiative cette année.

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