Nous les remercions de réduire, un peu, l’éclatement de l’offre politique.
Les deux avaient lancé il y a quelques semaines leur campagne.
Pour la troisième fois, l’indépendant Eric Lafond est parti pour de nouvelles élections municipales, cette fois-ci sous le nom de « 100% citoyens ».
Le maire du 2ème arrondissement, ex-UDF, ex-UDI, Denis Broliquier, est en selle pour une quatrième campagne. Cette fois-ci en solo, sous une bannière « Positivons Lyon Métropole ». Il a promis que cet actuel troisième mandat de maire d’arrondissement serait le dernier et caresse d’autres rêves.
A l’origine, les deux ambitionnaient de former des listes pour les deux scrutins : les élections municipales à Lyon intramuros et pour les élections métropolitaines.
Mais ils ont dû se faire une raison.
Municipales 2020 : à Lyon et dans l’agglomération, qui sont vos candidats à la mairie ?
Union naturelle centriste
« L’union s’est fait naturellement » affirment-ils en choeur lors d’une conférence au Club de la presse de Lyon. Malgré les différences de culture que reconnaît Denis Broliquier :
« Nous, nous sommes des militants politiques centrés autour des élus et eux, ce sont des citoyens tournés vers l’innovation ».
Ce « choc des cultures » n’a pas empêché que « ça matche » (sic) très rapidement. Denis Broliquier poursuit le récit :
« On a vu que nos projets étaient compatibles à 80%. En deux séances de travail, le rapprochement était fait ».
Le contexte de « fortes divisions » de l’offre politique a beaucoup œuvré à ce rapprochement, admettent-ils. Le risque étant que les listes de l’un et de l’autre ne parviennent pas à atteindre les 5% leur permettant de fusionner pour le second tour. Ce qui les plaçait, de fait, dans une mauvaise posture pour faire campagne.
Et parallèlement, il fallait trouver plusieurs dizaines de noms pour constituer les listes pour la ville et pour la Métropole. C’était loin d’être une évidence.
Il y aura donc un candidat centriste de moins dans la course à la mairie de Lyon. Idem pour les élections métropolitaines. Si les équipes ont été mixées, chaque leader garde la main sur son scrutin, en conservant le nom de son écurie.
Eric Lafond mènera la campagne à la Métropole de Lyon casaque « Positivons Lyon Métropole – 100% citoyens » tandis que Denis Broliquier s’occupera de la Ville de Lyon, casaque « Positivons Lyon Métropole ». Sachant que le nom des listes selon les circonscriptions hors Lyon peut être amené à bouger. Tout est limpide.
« Les centristes, c’est nous ! »
Pour ces élections, le centre est devenu un segment politique très dense à Lyon avec deux listes En Marche et des écologistes qui tiennent une ligne autonomiste dans l’espoir de rallier une partie de ces électeurs centristes.
Le tout, dans un contexte d’éclatement de l’offre politique qui concerne également la gauche.
« C’est dingue, tout le monde est centriste », a grincé Eric Lafond.
Et Denis Broliquier de rebondir :
« Les centristes, c’est nous ! »
Le maire du 2ème arrondissement a ensuite déroulé un rapide CV politique montrant sa pureté centriste (de l’UDF au Centristes en passant par l’UDI) depuis toujours, en oubliant son passage auprès de Charles Millon, leader régional de la droite à la fin des années 90.
Les innovations pour Lafond, la sécurité pour Broliquier
Fidèle à sa réputation de candidat « boîte à idées », Eric Lafond a décliné quatre grands axes programmatiques pour que, demain, Lyon et la Métropole « rayonnent » à travers « les innovations du quotidien ».
L’imagination est effectivement au pouvoir. Exemples pour la Métropole :
- Faire en sorte que toutes les constructions neuves intègrent du végétal sur les toits ou sur les murs.
- Développer une cinquantaine de sites de parcs relais avec espaces de coworking pour éviter que les migrants pendulaires n’entrent dans la ville. Créer un aérotram (voir toutes les propositions en matière de mobilité ici)
- « Recycler les déchets à 100% » (voir le détail des propositions ici)
En attendant la présentation future de leur programme, Denis Broliquier a, lui, décliné quelques propositions pour Lyon.
Il a surtout parlé de sécurité en proposant le recrutement de 170 policiers municipaux lyonnais, soit une augmentation de près de 50% des effectifs – Il y a 335 agents (chiffre 2018 du ministère de l’Intérieur). Ils devront répondre « systématiquement » et « prioritairement » à la délinquance et aux incivilités.
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