Connu des services de police, c’est son ADN qui l’a confondu. Le 27 mai 2019, il avait tagué des croix gammées rue de la Berthaudière à Décines. Sur du mobilier urbain, des abribus et la façade d’un café. Convoqué au commissariat de Meyzieu ce lundi 27 janvier en début de soirée, il a été interpellé sur place et placé en garde à vue. Il a reconnu les faits qu’il a justifiés par son ivresse ce soir là. Il est convoqué de nouveau le 26 novembre prochain en vue d’une audience au tribunal.
Les actes racistes et les références nazies de quelques supporters de l’OL ne sont pas nouvelles. En septembre 2018, lors d’un match à Manchester City, un supporter de l’équipe lyonnaise avait été filmé en train de faire un salut nazi. En mars de la même année, lors du match contre le CSKA Moscou à Lyon, des « banderoles et salutations nazies » avaient été constatées dans le stade de l’OL par l’instance du football européen.
Le virage sud du stade de l’OL, encore lui
La police n’a pas indiqué à quel groupe de supporters le jeune homme appartient. Simplement qu’il était « membre des supporters radicaux du virage sud de l’OL ». Le virage sud du stade de l’Olympique Lyonnais, du temps de Gerland comme au Groupama Stadium, abrite en effet des supporters proches de l’extrême droite radicale. Au sein notamment de la Mezza Lyon, un groupe de hooligans qui a fait parler de lui à plusieurs reprises.
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En 2011, six de ses membres avaient été arrêtés notamment pour des « tags nazis » commis à Saint-Etienne. En 2013, un de leurs membres a été arrêté suite à des affrontements avec des supporters anglais. En 2015, le groupe avait brandi une banderole anti-réfugiés. En octobre 2019, pour leur anniversaire ils avaient brandi dans les rues de Lyon leur drapeau (où figure une Totenkopf, un symbole utilisé par les SS), comme le rapporte Street Press. Un drapeau qu’ils ont également trimballé sur la tombe de Mussolini.
Une extrême-droite nationaliste en recomposition à Lyon
Ces derniers temps, des membres de l’extrême droite radicale ont mené différentes actions violentes. Récemment, en décembre dernier, c’est un bar de la Croix-Rousse qui a été victime d’une « descente ». La descente a ensuite été revendiquée sur le par le groupe « Jeunesse Lyon ». Le bar de la Croix-Rousse, estampillé antifasciste par l’extrême droite avait été précédemment attaqué l’an dernier. Une action revendiquée cette fois-là par le groupe « Jeunesse Lyonnaise », une appellation similaire.
Une appellation qui ne fait pas directement référence à un groupe identifié mais plutôt à des actions menées par des membres de différents groupuscules réunis pour l’occasion.
La mouvance nationaliste à Lyon est en pleine recomposition depuis la dissolution du Bastion Social demandée en conseil des ministres, en avril dernier (voir ci-contre). Il n’a pas tardé à renaître de ses cendres à travers notamment le groupe Audace Lyon.
D’autres groupes sont apparus, sur les réseaux sociaux mais dans la rue aussi pour des campagnes de tractage, comme « Lyon populaire ». Des actions sur le terrain qui ont donné lieu ces derniers temps à des confrontations avec des militants d’extrême gauche.

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