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#Enjeux2020 – la question de l’eau : les propositions des candidats à Lyon

[Article régulièrement mis à jour] Jusque là déléguée à Veolia – dont le contrat arrive à terme bientôt – la gestion de l’eau sera à l’agenda du prochain exécutif métropolitain. Qui doit assurer la production et la distribution de l’eau ? Comment sécuriser la ressource dans les prochaines années ? Nous avons posé la question aux candidats; ceux et celles qui vont mener des listes à la mairie de Lyon et à la Métropole.

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Vue du Rhône à Lyon

Voici les réponses que nous avons récoltées.

1/ Renaud Payre, candidat « gauche unie » à la Métropole de Lyon

Le directeur de Sciences Po Lyon mène la liste « gauche unie » à la Métropole part de l’idée que l’ « eau est un bien commun ». Deux mesures « emblématiques » sont avancées :

  • Le retour à une gestion publique métropolitaine de l’eau (distribution, entretien du réseau, sécurisation de la ressources par leur protection et leur diversification). A cette régie sera associé un comité des usagers ;
  • Pour réduire les inégalités d’accès à cette ressources, nous mettrons en place, de façon expérimentale, une tarification progressive, avec les premiers mètres cubes d’eau gratuits.

2/ Sandrine Runel, candidate « gauche unie » à la mairie de Lyon

Pour Sandrine Runel, candidate « gauche unie » à la ville, le futur mode de gestion de l’eau « n’est pas un simple choix administratif » mais « éminemment politique et concerne le bien le plus essentiel : l’eau ». Un commun qu’il s’agit de « sanctuariser ». Pour cela, elle développe les idées suivantes :

  • Créer une régie publique de l’eau afin de « municipaliser » le service de production et de distribution de l’eau ;
  • Renforcer continuellement le rôle et les savoirs de l’autorité organisatrice pour lui donner les pleins moyens quant à sa responsabilité ;
  • Instaurer les 10 premiers m3 gratuits pour toutes et tous ;
  • Mettre en place une tarification sociale et environnementale. Cette dernière passera notamment par une progressivité du prix de l’eau (dont seront exclus les services publics tels que les hôpitaux). Par exemple, appliquer un tarif différencié selon le volume consommé (entre 11 et 100, et 101 et 150, puis 150 et plus) ;
  • Pour que puisse être mise en place cette tarification, renforcer et mener à son terme l’individualisation complète des compteurs ;
  • Mettre l’accent sur la gestion patrimoniale, en relevant les objectifs de renouvellement des canalisations et des feeders à la hausse ;
  • Sécuriser et diversifier notre ressource en lançant dès le début du mandat des études et des investissements pour permettre, d’ici quelques années, la construction et la mise en fonctionnement d’autres sites de production et de stockage ;
  • Mener une vaste politique de sensibilisation de toutes les Lyonnaises et tous les Lyonnais par un plan de communication devant couvrir tous les enjeux actuels et futurs liés à l’eau.

3/ Bruno Bernard, candidat EELV / Changer Lyon à la Métropole de Lyon

Pour les écologistes, « l’eau n’est pas une marchandise mais un bien commun ». Ils s’engagent à « préserver nos ressources en eau, qui sont appelées à se raréfier ». Pour cela :

  • nous instaurerons une tarification de l’eau sociale, environnementale et progressive. Des tarifs spéciaux seront mis en place pour les plus démuni·e·s, pour lutter contre le gaspillage et les consommations excessives d’eau. Les 5 premiers mètres cubes d’eau seront gratuits et le prix des mètres cubes suivants seront de plus en plus chers.
  • Nous reprendrons le contrôle en régie direct pour la production et la distribution de l’eau potable afin d’assurer l’accès à l’eau par un service public accessible à toutes et tous, et non une source de profit pour une grande multinationale et ses actionnaires. Actuellement, seul l’assainissement des eaux usées est en régie publique.
  • Nous planterons des arbres sur les captages d’eau, afin d’améliorer la qualité de notre eau, et diversifierons nos sources d’approvisionnement, aujourd’hui assuré par la zone de 375 hectares de Crépieux-Charmy à Vaulx-en-Velin et Rillieux-La-Pape. Les zones autour des champs captant seront de véritables zones naturelles protégées. En dehors des champs de captage de Crépieux Charmy qui sont protégés par la forêt riveraine, l’eau provenant des autres captages métropolitains est chargée en nitrates et pesticides.
  • Enfin, nous soutiendrons les agriculteurs qui favorisent les pratiques agricoles économes en eau. Nous veillerons à ce qu’aucune pratique agricole ne pollue les nappes phréatiques ou les cours d’eau.

4/ Eric Lafond, liste 100% Citoyen

Candidat centriste à la mairie de Lyon, Eric Lafond ne veut pas « réduire le débat sur l’eau à ses modalités de gestion ». 
Il pointe surtout un manque de « transparence » :
Un manque de transparence sur l’assainissement :

La comparaison des prix de l’eau tels que pratiqués par la Métropole de Lyon lui est plutôt favorable. A l’aune de la pratique de la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères) – détournement de la taxe spéciale de sa finalité, condamnation répétée de la Métropole au tribunal administratif, entêtement des élus -, il est à craindre que les questions posées sur la bonne utilisation de la taxe d’assainissement n’aboutissent aux mêmes conclusions : les recettes fiscales dédiées au service de l’eau et de l’assainissement sont partiellement détournées de leur usage.
L’état du réseau d’assainissement est, aux dires de nombreuses entreprises intervenant sur celui-ci, en piteux état. La Métropole économise donc sur l’investissement.

Eric Lafond pointe également un manque de transparence sur la distribution :

Les critiques sont émises à l’identique sur le gestionnaire privé de la distribution d’eau (rappelons ici que la Métropole gère la captation d’eau et fixe le prix) qui ne réaliserait pas les travaux d’entretien nécessaires pour éviter les fuites sur le réseau et le gaspillage. Une critique légitime au regard des marges exorbitantes que pratiquaient le même prestataire (Véolia) avant 2016. Depuis, la Métropole assure mieux contrôler son prestataire. Une promesse difficile à vérifier tant l’opacité règne sur les données et les comptes ».

  • La transparence est nécessaire dans ce domaine pour sortir le débat des postures commodes mais inutiles aux choix que nous pourrons faire demain.Cette transparence est donc un premier objectif pour répondre aux questions légitimes posées par de nombreux acteurs, associatifs notamment (coût réel de l’abonnement, frais de siège, réalité des investissements).
  • Notre second objectif est une meilleure préservation de cette ressource essentielle qu’est l’eau sur notre territoire. Les habitants ne le perçoivent pas toujours, mais nous nettoyons ici les rues à l’eau potable ! Il est essentiel, dans un contexte de réchauffement climatique, de travailler à l’émergence de réseaux secondaires.
    Ainsi, la perméabilité de la ville devient-elle un objectif pour l’urbanisme nouveau que nous devons mettre en place. A l’instar de ce qu’Eric Lafond avait obtenu lors de l’aménagement de la rue Garibaldi – installation de collecteurs d’eau de pluie en sous-sol -, il est essentiel de mettre en place la ré-infiltration et la récupération systématique des eaux pluviales sur le territoire.
    A l’identique, la réglementation en matière d’urbanisme demain devra inciter à la récupération des eaux dites « grises » dans les immeubles modernes. Un objectif écologique et économique car il permettra aussi la réduction de la facture d’eau.

#Société

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