Pas de plaidoiries, ni de désignations d’avocats commis d’office, des demandes quasi-systématiques de renvoi des audiences. En luttant pour la survie des plus petits cabinets, et par conséquent à un accès au droit pour tous, la profession perturbe fortement la machine judiciaire.
Ce vendredi, avant l’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire, une foule d’avocats s’est engouffrée dans le bâtiment. Vêtus de leurs robes, les points levés et gantés de blanc, ils ont formé une longue haie d’honneur silencieuse de l’entrée à la salle d’audience.
Cette action s’inscrit dans le mouvement de grève de la profession qui dure depuis le 6 janvier, suite à l’appel du Conseil national des barreaux (CNB). Celui de Lyon, qui compte 3550 avocats, participe activement à cette grève dite «dure et totale».
Pour le barreau de Lyon, représenté par le nouveau bâtonnier Serge Deygas, cela implique l’arrêt des désignations des avocats commis d’office y compris pour le contentieux de la liberté, qui touche les personnes en rétention, en détention ou en comparution immédiate. Les avocats grévistes ne plaident plus et demandent le renvoi des audiences.
D’autres actions symboliques sont également menées depuis près de trois semaines. Avec également la participation régulière aux manifestations de l’intersyndicale menée par la CGT.

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