La décision du tribunal de Lyon, en septembre 2019, avait surpris. Il avait relaxé les deux militants écologistes, Fanny Delahalle et Pierre Goinvic du groupe Action non-violente COP 21, poursuivis pour vol en réunion.
La décision du tribunal venait donc légitimer leur action de désobéissance civile malgré la reconnaissance du vol de l’objet. La symbolique de l’objet et surtout « l’état de nécessité » face à la réalité du dérèglement climatique avaient été retenues par le tribunal dans son jugement. Il reconnaissait la nécessité de nouvelles formes de mobilisation « dans le cadre d’un devoir de vigilance critique ».
Les « décrocheurs » vont se pouvoir en cassation
Le parquet avait fait appel de ce jugement. Un jugement qui était une première en France, où plusieurs autres militants ont été poursuivis pour des actions similaires. Mardi 14 janvier, les deux militants ont été finalement condamnés à 250 euros ferme d’amende par la cour d’appel de Lyon.
« La justice suisse a relaxé hier des militants climat pour une action non-violente, au bénéfice de l’état de nécessité. Cela aurait été un bon exemple à suivre », a déclaré Pierre Goinvinc à 20 minutes.
Les militants annoncent leur intention de se pourvoir en cassation.
« Je ne suis pas déçue pour mon casier judiciaire mais pour le message qui aurait pu être envoyé à la société civile. Cela ne nous décourage pas pour autant, nous restons déterminés. Nous allons contester cette condamnation et nous pourvoir en cassation afin d’obtenir une décision inspirante, qui soit vraiment à la hauteur du péril climatique. Une décision qui aille dans le sens de l’Histoire », a réagi Fanny Delahalle dans des propos repris par Alternatiba.
Des « décrocheurs » de Macron aussi condamnés dans l’Ain
Six autres « décrocheurs » de la région ont été condamnés à des amendes de 250 à 500 euros avec sursis. Ils avaient eux aussi décroché des portraits officiel du président Emmanuel Macron dans l’Ain. Ils avaient été condamnés en première instance au tribunal de Bourg-en-Bresse.
Condamnés en mai 2019, ils plaidaient eux aussi l’urgence écologique. Une urgence qui les a poussés à agir pour obtenir enfin de l’État des actes concrets. Le procureur, lui, ne voyait que des délinquants. Nos confrères de Mediapart avaient suivi ce procès des décrocheurs, où deux visions de la justice s’affrontaient.
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