À Lyon, l’association Viffil se mobilise depuis 40 ans pour proposer aux femmes victimes de violences conjugales un hébergement et un accompagnement juridique. Nous les avons rencontrés.
« Bonjour Madame. Je me présente, je m’appelle Simon, c’est moi qui vous reçois aujourd’hui pour cette première rencontre. Je vais vous demander de me raconter ce qui vous amène, avec vos mots, et on verra ensemble comment je peux vous aider et vous accompagner. »
La permanence s’est ouverte il y a quelques minutes, dans les locaux de l’association Cours Tolstoï, à Villeurbanne, et la salle d’attente est déjà comble. Simon est travailleur social. Chaque jeudi matin, il reçoit des femmes en entretien individuel.
« Je voudrais me séparer de mon mari avec qui je suis mariée depuis bientôt dix ans. J’y pense depuis plusieurs années, et je viens enfin de réussir à lui annoncer.
– Est ce que vous arrivez à dire pourquoi vous voulez vous séparer de Monsieur ?
– Je ne supporte plus qu’il m’approche… Il contrôle tout : mon téléphone, mon compte en banque. Il décide des vêtements que je dois porter. Il ne supporte pas que je discute avec d’autres hommes.
– Est-ce qu’il y a des violences physiques ?
– Il me touche pas car il sait que je riposte.
– C’est déjà arrivé ?
– Au début, en rigolant. Mais s’il me tape, je le tape. »
Le sourire peine à camoufler une anxiété de longue date. Dans la grande salle ce matin, la jeune femme est venue avec ses deux enfants. Simon les rassure, leur explique que ce n’est pas grave si leur mère pleure, qu’ils ont juste besoin de discuter un peu.

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Déjà abonné⋅e ?
Connectez-vous
Chargement des commentaires…