Pour le moment, seuls le Parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts (EELV) nous ont envoyé des propositions. Nous les publions.
1/ Sandrine Runel, candidate du Parti socialiste à la mairie de Lyon
Sandrine Runel, conseillère du 8e arrondissement et conseillère de la Métropole (membre de la majorité), précise d’emblée que son programme concernant les déchets est « encore en cours de construction sur ce volet précis ». Néanmoins, voici les premières pistes avec pour logique : « le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit » :
- Développer la taxe incitative pour les ordures ménagères et la collecte des biodéchets ;
- Mener la réflexion sur le nombre d’incinérateurs à conserver et réduire en parallèle le nombre de fours ;
- Développer le compostage, en particulier en pied d’immeuble et dans les bâtiments publics (écoles, crèches, bâtiments administratifs, etc.). Chaque école sera équipée d’un composteur au moins, l’éducation à l’environnement se faisant dès le plus jeune âge ;
- Mettre en place une aide pour l’achat de composteurs, commun ou particulier, notamment en passant par des achats groupés au niveau municipal, et sensibiliser les habitants à leur utilisation et leur intérêt ;
- Étudier la possibilité de multiplier les corbeilles de propreté permettant le tri sélectif ;
- Réduire au maximum la consommation d’emballages en plastique pour tous les services des collectivités (exemple : fin de la distribution de bouteilles d’eau en plastique), dès lors que c’est possible et que la mission de service public ne risque pas d’en être diminuée ;
- Favoriser et subventionner les associations œuvrant pour la sensibilisation des acteurs
privés, entreprises comme particuliers, sur les enjeux de réduction des déchets.
2/ Bruno Bernard, candidat EELV / Changer Lyon à la Métropole de Lyon
L’objectif affiché est de diviser par deux le nombre de déchets incinérés et de réduire de 25% la production de déchets, d’ici la fin du mandat. Ce plan présenté ci-après permettrait de créer « 5 000 emplois ». Il a fait l’objet d’une conférence de presse, ce mardi 17 décembre.
- Augmentation de la part du budget consacré à la sensibilisation à 5%, soit 5 millions d’euros (aujourd’hui, elle est de 1%)
- Ouverture d’ateliers de réparation, réemploi et conciergerie dans chaque circonscription
- Autorisation d’occuper le domaine public accordée uniquement aux événements éco-responsables. La Métropole les accompagnera cependant si besoin, en fournissant du matériel éco-responsable (comme les éco-cups par exemple)
- Ateliers d’initiation à de nouvelles pratiques, campagnes de communication, interventions dans les établissements scolaires pour apprendre aux plus jeunes les principes zéro déchet, actions participatives comme les défis famille zéro déchet.
- Accès à une solution de prise en charge des biodéchets pour chaque habitant.
- Les habitats individuels se verront offrir un composteur (coût environ 50€ par foyer) et une formation au compostage et au jardinage naturel.
- Pour les copropriétés, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) serait réduite pour les plus vertueux (via une réduction du nombre de ramassages de leurs ordures).
- Multiplication des points de collectes dans l’espace public, avec notamment l’installation d’un compost à proximité de chaque établissement scolaire. La Métropole accompagnera le lancement du compost pendant 1 an, puis ceux-ci sera ensuite autogéré par leurs utilisateurs.
- Ces biodéchets serviront pour la fertilisation des espaces verts le plan de végétalisation de la Métropole.
- Généralisation des poubelles de tri dans l’espace public.
- Accompagnement du secteur de la restauration vers l’éco- exemplarité.
- Actions d’apprentissage du tri pour que cela devienne simple et accessible pour tout le monde.
- Mise en place de plateformes de récupération des matériaux dans le BTP
3/ David Kimelfeld, candidat dissident LREM à la Métropole de Lyon
A la suite de la concertation citoyenne qu’il a engagée en octobre, David Kimelfeld a présenté plusieurs objectifs concernant le traitement des déchets « nécessaires pour réduire notre empreinte écologique et faire évoluer nos pratiques ». Ces objectifs sont listés dans un programme transmis à Rue89 Lyon :
- Réduire de 30% les déchets ménagers et assimilés d’ici 2030 (toutes les ordures ménagères)
- Réduire de 50 % les déchets ménagers résiduels (les ordures ménagères que l’on incinère) sur le mandat
- Proposer une solution de gestion de tous les biodéchets de la Métropole à la source d’ici la fin du mandat: compostage, méthanisation, collecte séparée, etc.
- Réduire de 50% les capacités des incinérateurs à partir de 2029
Ces objectifs sont complétés par des mesures également listées dans ce programme :
- Le budget Prévention des déchets de la Métropole sera multiplié par deux. Cela correspondra à 10% du budget total de gestion des déchets, soit 12 millions d’euros chaque année.
- Encourager l’exemplarité des structures et de la Métropole : Pour cela un cadre d’achat spécifique sera mis en place pour la Métropole et pour les communes qui le souhaitent avec des critères notamment sur la prévention des déchets, les événements organisés et financés par la Métropole devront suivre une charte « des événements 100% durables » pour mettre en place des «événements zéro déchet, zéro gaspi» et en bannissant les contenants en plastiques au sein de la Métropole.
- Sensibiliser, informer, éduquer : Une vaste campagne de communication publique sera déployée autour de cette problématique. En lien avec Zéro Déchet Lyon, un guide et une carte à l’échelle du territoire de tous les acteurs proposant des solutions d’économie circulaire et de réduction des déchets comme les ateliers de réparation, les magasins d’achats en vrac, les structures de récupération, etc sera réalisé.
- Expérimenter des « rues zéro déchet » : Nous déploierons sur la rue ou sur le quartier identifié tout un panel d’actions complémentaires, visant à rendre le quartier particulièrement exemplaire: tri et gestion de 100% des biodéchets, accompagnement par des ambassadeurs du tri et des associations en charge des déchets, sessions de formation à la lutte contre le gaspillage alimentaire, implantation ou accompagnement vers des épiceries vrac, des lieux de réparation et de réemploi… Chaque année l’expérimentation sera conduite sur 10 rues ou quartiers de la Métropole et fera l’objet d’un bilan et d’une restitution pour tous les participants.
- Renforcer l’initiative « Famille Zéro déchet » : L’objectif est de réduire par 2 le volume de déchets produits par chaque famille et de montrer que les gestes écoresponsables sont sources d’économie en accompagnant 100 familles par an.
- Gérer spécifiquement les biodéchets issus des gros producteurs (restaurants, traiteurs, commerces de bouche, forains, agriculteurs…) : Pour cela, sera mis en place une collecte séparée des biodéchets produits en gros volumes. Elle sera réalisée avec des véhicules propres. Les biodéchets collectés seront conduits jusqu’à un méthaniseur, situé dans un espace en lien avec l’agriculture et dimensionné à l’échelle du circuit de collecte. Le biogaz issu de la méthanisation sera utilisé pour chauffer des serres, des bâtiments sur place ou sera injecté dans le réseau de gaz.
- Proposer à chaque habitant une solution de gestion de ses biodéchets en encourageant le compost : des composteurs collectifs seront installés de manière systématique dans tous les lieux de la Métropole qui s’y prête.
- Lutter contre le gaspillage alimentaire : grand plan de lutte contre le gaspillage alimentaire auprès des différents acteurs locaux: crèches, écoles, collèges, EHPAD, restauration administrative, etc.
- Ambition territoire « zéro plastique » : les contenants en plastique seront interdits dans les restaurants de la collectivité, des points d’eau et des fontaines seront installés sur toute la collectivité, les habitants et les associations de commerçants seront sensibilisés au vrac et une campagne de sensibilisation incitera les habitants à adopter les bons gestes lors des différents événements.
- Encourager et favoriser le don, la réparation et le partage : en aidant les acteurs à trouver des locaux, en soutenant les ateliers de réparation dans tous les domaines, en soutenant le déploiement de lieux d’auto-réparation et d’échanges (repair’café), en développant l’économie de la fonctionnalité et en initiant chaque année deux appels à manifestation d’intérêt ; l’un pour faire émerger des projets d’ateliers de réparation et l’autre pour faire émerger des solutions et projets pour favoriser la location et le partage des objets et matériels.
- Donner une seconde vie aux produits destinés à l’abandon : en rendant plus visible les acteurs qui sont engagés dans ce domaine et en menant des campagnes de sensibilisation
- Expérimenter la tarification incitative : Nous souhaitons expérimenter la tarification incitative à l’échelle d’un quartier ou d’une commune, sur la base du volontariat des communes. Cette mesure vise à payer moins cher sa taxe d’ordure ménagère en fonction du poids de ses déchets. Moins on produit de déchets, moins on paye.
- Simplifier le geste de tri pour l’améliorer : Pour cela, des agents de collecte seront formés à repérer les «mauvais tris» et à promouvoir les «bons tris». Les habitants seront sensibilisés dans un premier temps en porte-à-porte dans les quartiers où les mauvais tris sont la majorité. Les bacs mal triés pourront être refusés voire sanctionnés dans un deuxième temps.
4/ Eric Lafond, liste 100% Citoyen
Candidat centriste à la mairie de Lyon, Eric Lafond veut « changer d’approche et rémunérer le geste de tri pour transformer notre territoire ». Il se donne pour objectif de « recycler les déchets à 100% ».
- Nous réorganiserons la collecte et le tri en incitant nos concitoyens à placer leurs déchets dans la bonne poubelle. Nous connaissons la valeur économique des déchets, et nous proposons que l’habitant, premier contributeur à cette chaîne de valeur, participe de celle-ci. Ainsi, le geste de tri sera-t-il gratifié. La forme de cette gratification peut être diverse, bons d’achats dans les commerces de proximité, tickets de transport, trashcoins numérisés sur une carte, etc.
- Nous installerons des poubelles intelligentes sur le territoire – sur le modèle des poubelles à verre -. Intégrées dans la ville, situées en de nombreux endroits pour faciliter la collecte, elles permettront de collecter tous les déchets de façon qualitative. Elles permettront aussi de réduire la circulation des camions en compressant les déchets sur place.
- Bien collectés et triés, le recyclage des déchets pourra se développer et nous pourrons réduire de façon substantielle la quantité de déchets envoyée à l’incinérateur. Nous pourrons alors supprimer l’un d’eux au terme du 1er mandat, économisant ainsi un investissement substantiel (450 M€ pour renouveler les incinérateurs en 2024/2025) et peu efficace.
- Cela permettra également l’émergence d’activités économiques complémentaires. A titre d’exemple, on citera ici la récupération des déchets biologiques (1/3 de ce qui est brûlé à ce jour) pour fabriquer du compost. Ce compost pourra alors alimenter les circuits courts, l’émergence d’une agriculture urbaine et la végétalisation de la ville dont nous avons besoin pour faire face au réchauffement climatique.
- Nous offrirons ainsi des moyens à l’industrie du recyclage, encore balbutiante et dont les perspectives de développement sont essentielles à la transition écologique. Ce faisant, nous avons la conviction que nous réduirons progressivement les déchets inutiles, ceux qui ne peuvent pas se recycler.
- La Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères est largement sous-employée et qu’elle offre les capacités d’expérimentation et d’investissement pour mettre en oeuvre cette nouvelle approche. Ainsi, à budget constant, en économisant les investissements nécessaire au maintien et à au remplacement des incinérateurs, nous pouvons faire de la Métropole de Lyon, la première grande ville d’Europe à recycler 100% de ses déchets tout en améliorant le service rendu aux habitants.
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