Dans un contexte de réchauffement climatique et de pollution persistante lyonnaise, la mise à l’agenda politique de la question environnementale était devenue inévitable. En ce début de campagne électorale, elle occupe le premier rang. Couplée aux problèmes des transports, et particulièrement des bouchons qui ne sont allés qu’en empirant, c’est désormais la place même de la voiture qui est questionnée.
Les Lyonnais souffrent de la pollution
Lyon et sa pollution au dioxyde d’azote, à l’ozone et aux particules fines. Une étude réalisée en 2018 par l’association de surveillance de la qualité de l’air Atmo Auvergne-Rhône-Alpes montre qu’à Lyon, l’émission annuel de NOx est très élevée, surtout à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse (57 µg/m3) et sur le périphérique à la hauteur de Villeurbanne (66 µg/m3). Bien au-delà du seuil de 40 µg/m3 fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour limiter les risques sanitaires.
La France vient d’ailleurs d’être condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CUEJ) pour avoir dépassé dans douze villes, dont Lyon, les valeurs limites réglementaires en dioxyde d’azote.
En 2011, neuf villes – dont Lyon – avaient participé à une étude européenne baptisée « Aphekom » sur les effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé. Ainsi, l’espérance de vie des Lyonnais pourrait augmenter de près de six mois si les taux de particules fines se limitaient au seuil de l’OMS. Sans parler de l’ozone, du plomb, du nickel, du cyanure et de tous les autres polluants qui flottent dans l’air lyonnais.
Or, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) est formelle :
« Le trafic routier est à l’origine de l’émission de nombreux polluants de l’air. Il constitue l’un des principaux émetteurs de particules et de NOx, en particulier dans les zones urbaines. »
D’après l’enquête déplacements du Sytral 2014-2015 (la dernière en date), dans la métropole de Lyon 42% des trajets étaient effectués en voiture en 2015, contre 48% en 1995. A Lyon et Villeurbanne, seuls 26% des déplacements se font en voiture en 2015.
Une baisse qui ne suffit pas, à en croire les résultats communiqués par l’association chargée de surveiller la qualité de l’air dans la région, Atmo Auvergne Rhône-Alpes. Et pour cause. Selon le dernier rapport de Coraly (en charge de la coordination et de la régulation du trafic à Lyon), le trafic routier a augmenté de 7 % sur l’agglomération entre 2013 et 2018. Le rapport note également des « des conditions de circulation dégradées sur la plupart des itinéraires ».
La voiture individuelle prend trop de place
10 m². C’est la superficie occupée en France par une voiture garée le long du trottoir, et jusqu’à 25 m² pour un véhicule garé dans un parking en surface, en comptant les espaces de dégagement et accès nécessaires d’après une étude de l’Agence d’urbanisme de Lyon.
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