Début décembre 2018, une jeune avocate lyonnaise devait signer son premier contrat de collaboration. Le jour de la signature, elle a annoncé à ses futurs « employeurs », le cabinet collaborant, qu’elle était enceinte.
En raison de son « indisponibilité » à venir, terme qu’ils ont employé, ils ont finalement renoncé et refusé de signer le contrat.
Après quoi, s’estimant victime de discrimination, la jeune femme a saisi la « Commission collaboration » du Barreau, composée de 18 avocats. Cette commission est une instance de conciliation, comme c’est la pratique pour les salariés lambda avant un jugement au conseil de prud’hommes. Son rôle est de régler les problèmes entre avocats employés et cabinets employeurs.
Dans cette affaire, l’avocate enceinte et le cabinet qui devait l’embaucher n’ont pas réussi à se mettre d’accord et la jeune femme a saisi le bâtonnier. Lequel doit alors intervenir, dans ce type de situation, comme un juge prud’homme unique.
A l’issue de l’audience, Farid Hamel a rendu sa décision juridictionnelle le 25 juillet par laquelle il a rejeté la demande d’indemnité de l’avocate. Le bâtonnier écrit notamment :
« Il convient d’observer que le mail par lequel le cabinet a rompu les pourparlers transactionnels, a fait référence à un élément objectif [à savoir] « l’annonce de votre indisponibilité pour une partie notable de l’année 2019 » précisant que cela ne convenait [pas] à l’organisation du cabinet ».
L’« indisponibilité » étant, ici, causée par la grossesse puis la maternité. Or, faut-il le rappeler, il est interdit de licencier ou de refuser une embauche pour cette raison-là. D’où les réactions en chaîne.

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Déjà abonné⋅e ?
Connectez-vous
Chargement des commentaires…