[Enquête 2/2] Alors que les élections municipales approchent, Rue89Lyon se penche sur le bilan d’Eric Piolle à la mairie de Grenoble. Et la culture a constitué un vrai caillou dans la chaussure de l’édile et de son adjointe, Corinne Bernard. Pour faire face aux nombreuses contestations venues du monde culturel, Marie Le Moal, technicienne aguerrie, a été recrutée au cabinet d’Éric Piolle.
Depuis qu’elle est installée à la mairie de Grenoble, elle s’est rendue indispensable, aux dires-mêmes des élus, et tente de recoller les morceaux du puzzle, tandis que le socle électoral culturel ou sensible à l’univers est en rogne.
« J’ai envie de bosser avec vous. Il y a tout à reposer sur la culture ». C’est, en substance, la teneur de la lettre envoyée à Éric Piolle par Marie Le Moal au début de l’année 2016. Cette technicienne de la culture travaille alors à Bordeaux (où elle coordonne les activités d’un réseau de quatre scènes de musiques actuelles après avoir bossé pour la mairie de Bordeaux comme chargé de mission culture).
Alors que sa carrière bordelaise commence à l’ennuyer, elle est intriguée par la situation grenobloise.
Après avoir entendu parler dans la presse notamment des péripéties de la Ville avec les musiciens du Louvre, puis avec la MC2 ou encore avec le Tricycle (voir chronologie ci-avant), elle s’intéresse à différents conseils municipaux grenoblois qu’elle consulte sur internet. Son constat est sans appel et assez juste : tout reste à faire.
Ainsi, quand elle voit passer la fiche de poste pour conseiller Eric Piolle sur les questions culturelles, elle envoie sa candidature. Puis elle est recrutée. Mais la nouvelle conseillère arrive un peu tard — son premier jour de travail à la mairie est marqué par une interview catastrophique de Corinne Bernard, l’adjointe à la culture, parue dans un hebdo culturel (voir épisode 1 de l’enquête).

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